Elle a attendu que sa porte, à côté, se soit ouverte, refermée et
elle a éclaté d’un long fou rire silencieux.
– Trop
forte, la fille ! Trop forte ! Non, mais vous avez vu ça,
l’autre ? Il a suffi que je lui ordonne : « Allez,
hop, baissez-moi tout ça que je vous mette une fessée ! »
et ni une ni deux, il s’est flanqué le cul à l’air.
– Parce
qu’il avait une trouille bleue, ça se voyait, que tu mettes tes
menaces à exécution, que t’ailles raconter un peu partout ce
qu’il s’était passé. Ce qu’il ne voulait à aucun prix. Il
avait pas envie d’avoir à raser les murs.
– Et
pas seulement ça, moi, je crois… Parce que vous avez vu la tête
d’obsédé qu’il a ? Je suis bien tranquille qu’il y a
plein de filles et de couples qui y attrapent avec lui dans
l’immeuble. Qu’il se faufile un peu partout pour regarder ou
écouter, la queue à la main. Alors que je vende la mèche et il
serait complètement grillé. Tout le monde se méfierait de lui. Et
c’en serait définitivement terminé de ses petites activités de
voyeur. Alors oui, mieux valait une bonne fessée, tout compte fait,
et qu’on n’en parle plus.
– Tu
y es pas allée de main morte en tout cas !
– Oh,
pas tant que ça, moi, j’trouve !
– Hein !
Ben, je sais pas ce qu’il te faut. T’as pas entendu comment il
piaulait ?
– Parce
qu’il est doudouille.
– Et
dans quel état il avait les fesses quand t’en as eu terminé ?
– Parce
qu’il marque facilement.
– Non,
je t’assure ! C’était une de ces corrections !
– Je
me suis pas rendu compte. Attendez ! Écoutez ! Écoutez !
Vous entendez pas ?
– Quoi
donc ?
– Sa
douche !
– Faut
bien qu’il se rafraîchisse un peu le derrière. Après ce qu’il
vient de subir, le pauvre, c’est une nécessité absolue.
– Oui,
mais soi-disant qu’elle était en panne. Elle marche en fait.
– Tu
en doutais ?
– Non.
Bien sûr que non.
Elle
a plissé les yeux, froncé les sourcils, s’est mordu la lèvre
inférieure.
– Ça
me perturbe drôlement n’empêche ce que vous venez de me dire, que
j’y allais vraiment fort, parce que, si c’est vrai, hein, je me
rendais pas compte. Pas du tout.
– Tu
y prenais du plaisir en tout cas, ce qu’il y a de sûr.
Elle
a esquissé un petit bout de sourire.
– Ça
se voyait tant que ça ?
– Et
comment !
– Oui,
mais vous, vous me connaissez ! Mieux que personne. Alors ça
vaut pas.
Elle
s’est laissée tomber sur le lit.
– Vous
savez ce que je me demande ? Ben, si ça lui plaisait pas, tout
compte fait, à lui que je le lui claque, le derrière. Non, parce
que vous avez vu ? Il bandait.
– C’était
peut-être purement mécanique.
– Peut-être,
oui. Et puis peut-être pas. Parce qu’un type de son âge, ça
l’excite, si ça tombe, de se faire tanner le cul par une gamine
comme moi, allez savoir ! Pourquoi pas après tout ? Vous
aimez bien, vous, quand je vous mords.
– C’est
pas que j’aime bien…
– Ah,
non ? C’est quoi alors ?
– C’est
que…
– C’est
que vous aimez que j’aime vous le faire. Ce qui revient au même
finalement.
Elle
m’a fait signe.
– Venez
avec moi ! Venez près de moi.
Elle
m’a pris la main.Et s’est brusquement rembrunie.
– Comment
j’aimerais pas ça plus vous avoir avec moi.
– Il
y a pas de raison.
– On
sait pas. On peut pas savoir.
Et
elle s’est blottie contre moi.
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