mardi 29 octobre 2019

Clorinde, ma colocataire (53)


Elle a attendu que sa porte, à côté, se soit ouverte, refermée et elle a éclaté d’un long fou rire silencieux.
– Trop forte, la fille ! Trop forte ! Non, mais vous avez vu ça, l’autre ? Il a suffi que je lui ordonne : « Allez, hop, baissez-moi tout ça que je vous mette une fessée ! » et ni une ni deux, il s’est flanqué le cul à l’air.
– Parce qu’il avait une trouille bleue, ça se voyait, que tu mettes tes menaces à exécution, que t’ailles raconter un peu partout ce qu’il s’était passé. Ce qu’il ne voulait à aucun prix. Il avait pas envie d’avoir à raser les murs.
– Et pas seulement ça, moi, je crois… Parce que vous avez vu la tête d’obsédé qu’il a ? Je suis bien tranquille qu’il y a plein de filles et de couples qui y attrapent avec lui dans l’immeuble. Qu’il se faufile un peu partout pour regarder ou écouter, la queue à la main. Alors que je vende la mèche et il serait complètement grillé. Tout le monde se méfierait de lui. Et c’en serait définitivement terminé de ses petites activités de voyeur. Alors oui, mieux valait une bonne fessée, tout compte fait, et qu’on n’en parle plus.
– Tu y es pas allée de main morte en tout cas !
– Oh, pas tant que ça, moi, j’trouve !
– Hein ! Ben, je sais pas ce qu’il te faut. T’as pas entendu comment il piaulait ?
– Parce qu’il est doudouille.
– Et dans quel état il avait les fesses quand t’en as eu terminé ?
– Parce qu’il marque facilement.
– Non, je t’assure ! C’était une de ces corrections !
– Je me suis pas rendu compte. Attendez ! Écoutez ! Écoutez ! Vous entendez pas ?
– Quoi donc ?
– Sa douche !
– Faut bien qu’il se rafraîchisse un peu le derrière. Après ce qu’il vient de subir, le pauvre, c’est une nécessité absolue.
– Oui, mais soi-disant qu’elle était en panne. Elle marche en fait.
– Tu en doutais ?
– Non. Bien sûr que non.
Elle a plissé les yeux, froncé les sourcils, s’est mordu la lèvre inférieure.
– Ça me perturbe drôlement n’empêche ce que vous venez de me dire, que j’y allais vraiment fort, parce que, si c’est vrai, hein, je me rendais pas compte. Pas du tout.
– Tu y prenais du plaisir en tout cas, ce qu’il y a de sûr.
Elle a esquissé un petit bout de sourire.
– Ça se voyait tant que ça ?
– Et comment !
– Oui, mais vous, vous me connaissez ! Mieux que personne. Alors ça vaut pas.
Elle s’est laissée tomber sur le lit.
– Vous savez ce que je me demande ? Ben, si ça lui plaisait pas, tout compte fait, à lui que je le lui claque, le derrière. Non, parce que vous avez vu ? Il bandait.
– C’était peut-être purement mécanique.
– Peut-être, oui. Et puis peut-être pas. Parce qu’un type de son âge, ça l’excite, si ça tombe, de se faire tanner le cul par une gamine comme moi, allez savoir ! Pourquoi pas après tout ? Vous aimez bien, vous, quand je vous mords.
– C’est pas que j’aime bien…
– Ah, non ? C’est quoi alors ?
– C’est que…
– C’est que vous aimez que j’aime vous le faire. Ce qui revient au même finalement.
Elle m’a fait signe.
– Venez avec moi ! Venez près de moi.
Elle m’a pris la main.Et s’est brusquement rembrunie.
– Comment j’aimerais pas ça plus vous avoir avec moi.
– Il y a pas de raison.
– On sait pas. On peut pas savoir.
Et elle s’est blottie contre moi.

mardi 22 octobre 2019

Clorinde, ma colocataire (52)


– Alors ? Votre journée ? Vous l’avez vue, Mégane ? Oui ? Et c’était bien ?
– Plus que bien. Elle se laisse de plus en plus aller. Une vraie boule de jouissance. Faut dire aussi qu’avec tout le retard qu’elle a à rattraper…
– Ah, ça ! Oui, mais faites gaffe alors ! Elle va vous mettre sur les rotules à force. D’autant qu’il faudrait pas que vous oubliiez que vous avez aussi Alexandra à satisfaire !
– Mais j’oublie pas !
– Tiens, d’ailleurs, à propos, je l’ai vue, elle, cet après-midi…
– Ça allait ?
– Ça allait, oui ! On a beaucoup parlé toutes les deux. Et elle envisage très sérieusement de mettre un terme à sa relation avec notre magnétiseur, là. Ce que je peux parfaitement comprendre, maintenant que j’ai baisé avec.
– Tu lui as dit ?
– Que ? Je me l’étais tapé ? Ça va pas, non ! Vous me prenez pour une demeurée ? C’était la dernière des choses à faire. Mais elle, par contre, elle a été en veine de confidences. En fait, contrairement à ce qu’on a pu croire, vous et moi, ça a jamais été vraiment folichon entre eux, côté cul. Le plus souvent, elle faisait semblant.
– Pourquoi elle restait avec alors ?
– Par habitude. Pour pas être toute seule. Pour se donner l’illusion d’avoir quelqu’un. Ou tout ça ensemble. Il peut y en avoir plein des raisons. Mais enfin toujours est-il que ça n’a plus beaucoup d’importance maintenant. Parce qu’elle va le quitter. C’est quasiment fait. Et c’est de votre faute.
– De ma faute ? Comment ça, de ma faute ?
– Vous êtes tout seul. Vous êtes libre. Et vous avez tout plein d’autres qualités. Alors forcément une nana, ça lui donne envie de vous mettre le grappin dessus.
– Oh, tu crois ?
– Je crois pas. Je suis sûre. Seulement vous, les types, c’est le genre de choses que vous voyez pas. Ou bien alors quand il est trop tard, que le mal est fait, que vous êtes complètement englués. Mais bon, je vous aurai prévenu, hein ! Elle va sortir le grand jeu. Tout faire pour vous enfumer. Tenez-vous le pour dit. Parce que je serai peut-être pas toujours derrière vous pour veiller au grain.
– Ce qui signifie ?
– Non, rien. Allez nous chercher le Vincent à côté, tiens, plutôt ! Ça nous distraira un peu.

J’ai frappé. Il a entrouvert la porte.
– Ah, c’est vous. Entrez ! Je suis désolé, hein, pour ce matin.
– Elle veut vous voir.
– Là ? Maintenant ? Tout de suite ?
– Ben oui, maintenant, pas dans six mois.
– Elle est très fâchée ?
J’ai haussé les épaules.
– Oui, bon, j’arrive. J’arrive.

Elle s’est redressée de toute sa hauteur.
– Ah, vous voilà, vous ! Vous êtes content de vous ?
Il s’est littéralement liquéfié.
– Oui… Non… C’est que…
– Parce que moi j’ai la gentillesse de vous rendre service. Et vous, vous en profitez pour vous comporter comme le dernier des grands dégoûtants. Ah, c’est bien ! Bravo ! Bravo !
– Mais non, mais…
– Mais quoi ? Qu’est-ce que vous allez bien pouvoir trouver pour justifier ça ? Hein ? Alors ? J’attends. J’écoute.
Il n’a pas répondu. Il a baissé la tête en jouant nerveusement avec ses doigts.
– Rien. Évidemment, rien. Ça peut pas se justifier, un truc pareil. Bon, mais vous savez pas ce que je vais faire, moi, du coup ? Mettre tout l’immeuble au courant qu’il y a un pervers qui y habite.
– Vous n’allez pas faire ça ?
– Je vais me gêner ! C’est faire œuvre de salubrité publique n’importe comment. Il faut bien que les femmes sachent à quoi s’en tenir avec vous, qu’elles se protègent de vous.
Il s’est fait implorant.
– Je vous en supplie. Je vais passer pour…
– Pour ce que vous êtes. Bon, écoutez ! Trêve de bavardages. Je veux bien vous laisser une dernière chance.
Il a levé sur elle un regard plein d’espoir.
– Et ne rien dire à personne. Mais, par contre, en échange de mon silence, je vais vous punir. Une bonne fessée. C’est plus que mérité, avouez ! Allez ! Baissez votre pantalon !
Il a obtempéré.

mardi 15 octobre 2019

Clorinde, ma colocataire (51)


Une fois la porte refermée, elle a été prise d’un immense fou rire.
– Sa tête ! Non, mais sa tête ! Comment il était trop marrant ! Vous avez vu ça ? Oh, mais on va pas s’arrêter en si bon chemin. On va te lui mijoter un de ces petits feux d’artifice qu’il va s’en souvenir un sacré moment.
Elle s’est laissée tomber de toute sa hauteur sur le lit.
– Bon, mais en attendant on va s’occuper de nous. Parce que c’est bien beau les deux autres, là, avec qui vous vous envoyez allègrement en l’air, mais si j’y mets pas un peu du mien, si je reprends pas la main, il va plus y en avoir que pour elles et vous allez me mettre vite fait sur la touche.
– Tu sais bien que non.
– Oui, oh, alors ça ! Ben, venez là ! Sur le lit avec moi. Restez pas planté. Et dites-moi : de quoi vous avez envie ?
Elle a soupiré.
– Je sais ce que vous allez dire. Je le sais. Que j’ai qu’à choisir. Vous êtes d’un chiant avec ça ! Finalement…
Elle s’est redressé sur un coude.
– Finalement, ce que ça veut dire, si on y réfléchit bien, c’est que vous en avez rien à battre, qu’il y a rien qui vous tente vraiment avec moi.
– Ah, tu crois ça, toi !
– Ben, prouvez-moi le contraire alors !
– Ce dont j’ai très envie, là, maintenant, tout de suite, c’est de te regarder en bas.
– De me regarder ? Ma chatte ? Mais vous l’avez déjà vue des milliers de fois !
– Je m’en lasse pas.
– Dans ces conditions…
Et elle a retiré son pantalon. Voulu faire glisser la culotte.
– Attends ! Attends ! Que je te la devine d’abord à travers.
Elle a ri.
– Oh, mais c’est qu’on serait fin gourmet…
Je me suis penché. Approché. Penché encore.
Elle a remonté la culotte qui lui a épousé les lèvres au plus près. Qui les lui a sculptées.
J’ai posé les mains sur ses hanches et je me suis absorbé dans ma contemplation.
Elle a murmuré.
– Je sens votre souffle. Même à travers. Il est tout chaud.
Une petite tache humide a perlé.
– Tu aimes que je te regarde ?
Elle n’a pas répondu. La tache s’est étendue.
J’ai glissé mes deux pouces, de chaque côté, sous l’élastique. Elle a soulevé les fesses pour laisser passer. Je la lui ai descendue. Complètement retirée. Elle s’est ouverte un peu plus au large. Et je suis revenu à son encoche ciselée. Je me suis enivré, du regard, de ses replis nacrés. De ses méandres ourlés.
Un peu de mouille a ruisselé le long de sa fesse. Je l’ai recueillie du bout du doigt, portée à mes lèvres.
– Tu as bon goût.
Elle m’a doucement repoussé.
– Chut ! Il faut pas abuser des bonnes choses. Jamais.
Elle s’est penchée, m’a effleuré les lèvres des siennes.
– La prochaine fois vous pourrez avec votre langue, si vous voulez.
Tu parles si je voulais !
– Quand ?
– Bientôt. Faut qu’on profite à plein l’un de l’autre n’importe comment parce que…
Elle n’a pas achevé.
– Parce que quoi ?
– Non, rien. J’ai pas envie d’en parler.

mardi 8 octobre 2019

Clorinde, ma colocataire (50)


– Oh, vous vous réveillez ?
Je me suis redressé d’un bond, le cœur battant à tout rompre.
– Hein ? Quoi ? Qu’est-ce qu’il se passe ?
– Ah, quand même ! Eh, ben dis donc, ça vous réussit pas à vous, à ce qu’on dirait, de baiser à tout-va.
– Tu m’as fait une de ces frayeurs !
– Oh, le pauvre chéri ! Bon, mais dépêchez-vous ! On va être en retard.
– En retard ? Mais pour quoi faire ? On va où ?
– Là-bas. Chez moi. Grouillez, j’vous dis ! Habillez-vous ! Je vous expliquerai dans la voiture.

Au-dehors il faisait encore nuit noire.
– Forcément ! Il est que six heures. Vous avez pas une petite idée de ce qu’on va faire ?
– Pas la moindre, non.
Elle a soupiré.
– Faut vraiment tout vous expliquer à vous, hein ! Bon alors… le Vincent dans l’appart à côté qu’a son chauffe-eau en panne, à qui j’ai donné un double des clefs pour qu’il puisse venir se laver, il en a profité pour faire quoi à votre avis ?
– Fouiller un peu partout ?
– Il y a toutes les chances, oui. Et à la recherche de quoi ? Vous savez pas ? Même pas une petite idée ? Faut tout vous expliquer à vous, hein ! Ben, de mes petites culottes, tiens ! Qu’il a trouvées. Forcément. C’était pas bien difficile. Et il en a fait quoi ? Ben, il est allé se jeter sur notre lit avec, tiens ! Là où il s’imaginait nous avoir entendus baiser. Il a enfoui sa tête dans mon oreiller, dans mon parfum, et il s’est acharné sur sa queue comme un forcené. Et vous pouvez être tranquille qu’il a pas mis trois heures à décharger, alors là !
– Ça se tient, ton truc.
– Un peu que ça se tient. Et même que, dans la foulée, il est resté carrément dormir dans notre lit. Il y dort tous les soirs, vu qu’il est convaincu qu’on y reviendra pas tout de suite. Et donc…
– On va aller le prendre sur le fait.
– Voilà. Vous avez tout compris. Et on risque de bien s’amuser, non, vous croyez pas ?

Elle a collé son oreille à la porte, mis un doigt sur ses lèvres et chuchoté.
– Il est là. Il ronfle. Allez ! À la une, à la deux et à la trois !
Elle a ouvert la porte en trombe, a allumé la lumière.
Il s’est assis dans le lit, hirsute, l’air affolé.
– Je…
– Vous, quoi ? Et qu’est-ce que vous fichez dans mon plumard d’abord ?
– Rien. Rien. Je passais.
Elle a froncé les sourcils.
– Vous passiez ?
– Oui, mais je m’en vais. Je m’en vais. Je pars.
Il s’est précipitamment levé, s’est jeté sur son pantalon de pyjama. Qu’elle ne lui a pas laissé le temps d’enfiler. Qu’elle lui a arraché des mains.
– Ah, non, vous ne partez pas, non ! Pas avant de m’avoir expliqué ce que vous faisiez là. Eh bien ? J’attends.
– Je…
– Oui ?
Elle a brusquement poussé un cri horrifié.
– Mais c’est ma culotte, là, par terre ! C’est ma culotte ! Ah, mais je comprends mieux. Vous vous branliez dedans, hein, grand dégoûtant que vous êtes !
– Mais non, mais…
– Bien sûr que si ! Allez me la chercher !
Il la lui a tendue, tête basse, la queue pendouillant entre les jambes.
Elle l’a giflé avec. Par deux fois.
– Fichez-moi le camp ! Allez, ouste ! Dehors !
Et elle l’a expédié tout nu dans le couloir.

mardi 1 octobre 2019

Clorinde, ma colocataire (49)


Mégane était déjà là.
On s’est précipités dans les bras l’un de l’autre.
Il était tôt. Trop tôt pour passer à table.
– Vous voulez qu’on fasse quoi en attendant ?
Elle a souri.
– Qu’on se tutoie.
– Bien. Alors… Tu veux qu’on fasse quoi ?
Elle a haussé les épaules.
– N’importe !
Et on s’est promenés, main dans la main, dans le petit parc autour de l’auberge.
– Tu sais quoi ? J’ai failli pas venir.
– Ah, oui ! Et pourquoi donc ?
– Parce que… Parce que j’avais peur de ce que t’allais penser de moi.
J’ai froncé les sourcils.
– Ben oui, attends ! Tout juste si on s’est vus trois fois et je me jette à ton cou. Alors tu serais en droit de penser…
– De penser quoi ?
Elle a cherché ses mots.
– Que je suis… Que je n’ai pas… C’est la première fois, tu sais ! Que je fais ça. Que je rencontre un homme en cachette. Depuis que je suis mariée, c’est la première fois. Si, c’est vrai, hein !
– Mais j’ai jamais prétendu le contraire.

Clorinde a levé les yeux au ciel.
– Oh là là ! Mon pauvre ! Vous avez tiré le gros lot, là. La fille qui veut, mais qui veut pas. Tout en voulant quand même. Qui transpire la culpabilité de partout, c’est la purge, ça ! Vous avez pas fini de vous en voir. Vous avez réussi à la tirer au moins ?
– Une fois avant de passer à table. Et une fois après.
– Ah, quand même ! Et c’était bien ?
– Disons qu’elle avait beaucoup d’appétit.
– Tu m’étonnes ! La nana qu’a rien vu venir depuis des mois… Bon, mais racontez, quoi !
– Qu’est-ce tu veux que je raconte ?
– Faites bien l’imbécile ! Ben, comment ça s’est passé, tiens !
– Le premier coup, c’était un peu empoté. Mais alors le deuxième coup, par contre…
– Elle s’est lâchée…
– C’est le moins qu’on puisse dire… Pour donner de la voix, elle a donné de la voix, ça !
– Elle est bien fichue ? De corps ? Elle est bien fichue ?
– Elle a des seins magnifiques. Juste comme il faut. Bien en chair. Mais pas trop quand même. Et puis alors réactifs d’une force ! Quand tu en prends les pointes dans la bouche…
– Elle vous a sucé ?
– Pas encore, non !
– Et vous ? Vous lui avez fait minette ?
– Non plus.
– Et après ? Quand vous avez eu fini ? Elle vous a reparlé de son mari, je suis sûre.
– Un peu.
– Ben, tiens ! Et elle vous a dressé une liste de griefs contre lui longue comme ça. Histoire de se dédouaner de l’avoir trompé. Bon, mais vous vous revoyez quand ?
– Après-demain. En principe…
– Déjà ! Eh, mais c’est que vous allez être très très pris, là ! Mégane. Alexandra. Oubliez pas un truc, hein, dans tout ça. C’est que je suis prioritaire.