mardi 22 octobre 2019

Clorinde, ma colocataire (52)


– Alors ? Votre journée ? Vous l’avez vue, Mégane ? Oui ? Et c’était bien ?
– Plus que bien. Elle se laisse de plus en plus aller. Une vraie boule de jouissance. Faut dire aussi qu’avec tout le retard qu’elle a à rattraper…
– Ah, ça ! Oui, mais faites gaffe alors ! Elle va vous mettre sur les rotules à force. D’autant qu’il faudrait pas que vous oubliiez que vous avez aussi Alexandra à satisfaire !
– Mais j’oublie pas !
– Tiens, d’ailleurs, à propos, je l’ai vue, elle, cet après-midi…
– Ça allait ?
– Ça allait, oui ! On a beaucoup parlé toutes les deux. Et elle envisage très sérieusement de mettre un terme à sa relation avec notre magnétiseur, là. Ce que je peux parfaitement comprendre, maintenant que j’ai baisé avec.
– Tu lui as dit ?
– Que ? Je me l’étais tapé ? Ça va pas, non ! Vous me prenez pour une demeurée ? C’était la dernière des choses à faire. Mais elle, par contre, elle a été en veine de confidences. En fait, contrairement à ce qu’on a pu croire, vous et moi, ça a jamais été vraiment folichon entre eux, côté cul. Le plus souvent, elle faisait semblant.
– Pourquoi elle restait avec alors ?
– Par habitude. Pour pas être toute seule. Pour se donner l’illusion d’avoir quelqu’un. Ou tout ça ensemble. Il peut y en avoir plein des raisons. Mais enfin toujours est-il que ça n’a plus beaucoup d’importance maintenant. Parce qu’elle va le quitter. C’est quasiment fait. Et c’est de votre faute.
– De ma faute ? Comment ça, de ma faute ?
– Vous êtes tout seul. Vous êtes libre. Et vous avez tout plein d’autres qualités. Alors forcément une nana, ça lui donne envie de vous mettre le grappin dessus.
– Oh, tu crois ?
– Je crois pas. Je suis sûre. Seulement vous, les types, c’est le genre de choses que vous voyez pas. Ou bien alors quand il est trop tard, que le mal est fait, que vous êtes complètement englués. Mais bon, je vous aurai prévenu, hein ! Elle va sortir le grand jeu. Tout faire pour vous enfumer. Tenez-vous le pour dit. Parce que je serai peut-être pas toujours derrière vous pour veiller au grain.
– Ce qui signifie ?
– Non, rien. Allez nous chercher le Vincent à côté, tiens, plutôt ! Ça nous distraira un peu.

J’ai frappé. Il a entrouvert la porte.
– Ah, c’est vous. Entrez ! Je suis désolé, hein, pour ce matin.
– Elle veut vous voir.
– Là ? Maintenant ? Tout de suite ?
– Ben oui, maintenant, pas dans six mois.
– Elle est très fâchée ?
J’ai haussé les épaules.
– Oui, bon, j’arrive. J’arrive.

Elle s’est redressée de toute sa hauteur.
– Ah, vous voilà, vous ! Vous êtes content de vous ?
Il s’est littéralement liquéfié.
– Oui… Non… C’est que…
– Parce que moi j’ai la gentillesse de vous rendre service. Et vous, vous en profitez pour vous comporter comme le dernier des grands dégoûtants. Ah, c’est bien ! Bravo ! Bravo !
– Mais non, mais…
– Mais quoi ? Qu’est-ce que vous allez bien pouvoir trouver pour justifier ça ? Hein ? Alors ? J’attends. J’écoute.
Il n’a pas répondu. Il a baissé la tête en jouant nerveusement avec ses doigts.
– Rien. Évidemment, rien. Ça peut pas se justifier, un truc pareil. Bon, mais vous savez pas ce que je vais faire, moi, du coup ? Mettre tout l’immeuble au courant qu’il y a un pervers qui y habite.
– Vous n’allez pas faire ça ?
– Je vais me gêner ! C’est faire œuvre de salubrité publique n’importe comment. Il faut bien que les femmes sachent à quoi s’en tenir avec vous, qu’elles se protègent de vous.
Il s’est fait implorant.
– Je vous en supplie. Je vais passer pour…
– Pour ce que vous êtes. Bon, écoutez ! Trêve de bavardages. Je veux bien vous laisser une dernière chance.
Il a levé sur elle un regard plein d’espoir.
– Et ne rien dire à personne. Mais, par contre, en échange de mon silence, je vais vous punir. Une bonne fessée. C’est plus que mérité, avouez ! Allez ! Baissez votre pantalon !
Il a obtempéré.

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