– Vous l’avez vu, Martial ?
– Je
l’ai vu, oui.
– Alors !
Ben, racontez, quoi !
– Il
en croyait pas ses yeux. « Ses nichons, putain ! C’est
pas vrai que t’as réussi à lui capter les nichons ! »
Il te les a dévorés un long moment des yeux. « Des petites
merveilles ! De véritables petites merveilles ! »
Qu’il m’a supplié de lui transférer. « Que je puisse en
profiter un peu, moi aussi ! »
– Et
il s’est sauvé aussitôt avec, j’parie ! Ça pressait trop.
– Non.
À l’évidence, c’est pas l’envie qui lui en manquait, mais
non ! Parce qu’en fait, ce qu’il se demandait, c’est si,
par hasard, il y en avait pas d’autres, des photos, à grappiller.
Des fois que je me la sois jouée perso. Que t’aies été
complètement à poil sur ce canapé, que je t’aie mitraillée tant
et plus, que je lui aie fait l’aumône de tes seins et que je me
sois gardé le reste pour moi tout seul.
– La
confiance règne. Et alors ? Vous vous en êtes sorti comment ?
– En
jurant mes grands dieux que jamais j’aurais fait une chose
pareille, enfin ! Il pensait bien que, si j’avais eu
davantage, je l’en aurais fait profiter aussi. J’étais pas comme
ça. Non. En réalité, en bas t’avais gardé un espèce de short
de nuit. Qu’avait pas franchement d’intérêt. Du coup, je
m’étais concentré uniquement sur ce qui était à découvert.
– Il
vous a cru ?
– Il
a eu l’air. Mais il ne s’est pas avoué vaincu pour autant. « Tu
restes sur le qui-vive, hein, tu me promets ? T’essaies de
nous avoir le reste… Tout le reste. Si tu y arrives, je te vouerai
une reconnaissance éternelle. »
– Rien
que ça ! Eh ben, dis donc ! Je lui fais de l’effet, on
peut pas dire.
– Tu
fais de l’effet à beaucoup de monde.
– J’espère
bien ! Et alors ? Après ? Il a parlé de venir ?
– Même
pas, non !
– Ce
qui veut dire qu’il va nous tomber dessus, sans prévenir,
incessamment sous peu.
– Il
y a de fortes chances, oui.
Il a
appelé. Sur le coup de dix heures du soir.
– T’es
tout seul ?
J’ai
mis le haut-parleur.
– Je
suis tout seul, oui.
– Elle
est où, elle ?
– Sous
la douche.
– Sous
la douche ? Oh, putain ! Tu sais que je la regarde ?
Je l’ai sous les yeux, là. Je fais que ça, depuis tout-à-l’heure.
La regarder…
– Que
ça, t’es sûr ?
– Oui,
enfin, je me comprends ! Non, mais attends ! Comment tu
veux résister ? Cette paire de nibards qu’elle a ! C’est
à se mettre à genoux devant. Et puis cette petite gueule d’amour.
En plus ! Elle me rend fou. Non, je t’assure ! Elle me
rend fou.
Clorinde
m’a fait signe de la suivre. Jusqu’à la porte de la salle de
bains. Qu’elle a repoussée derrière elle. Sans la refermer
complètement.
L’eau
a ruisselé.
– Martial ?
T’es toujours là ?
– Oui.
– Écoute !
T’entends ? C’est la douche. Elle est dessous.
– Oh,
la vache ! Oh, la vache !
Il a
haleté. Il a gémi.
– Oh,
putain ! Je jouis ! Je jouis !
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