mardi 26 mars 2019

Clorinde, ma colocataire (22)


Un texto. De Martial.
– On l’avait oublié, celui-là !
– Vous, peut-être ! Mais pas moi.
– Ce qui veut dire ?
– À votre avis ?
– Que tu te rends délicieusement et discrètement visite en pensant à lui. En imaginant ses regards fous de désir qui te parcourent tout partout encore et encore. Jusque dans tes moindres recoins. Et que ça te met dans tous tes états.
– On peut rien vous cacher, à vous. Bon, mais il dit quoi, ce texto ?
– Que je suis un salaud. Que je lui avais promis de tout faire pour lui arranger le coup avec toi, que le temps passe et qu’il voit rien venir.
– C’est vrai, ça ! Faudrait peut-être lui donner un os à ronger.
– Tu veux que je l’invite ?
– Après avoir préparé un peu le terrain avant, oui.
– C’est-à-dire ?
– En lui donnant une photo de moi. Dénudée. Et en lui disant que vous l’avez prise en douce. Sans que je m’en rende compte. Du coup, quand il viendra manger, il pourra plus penser qu’à ça. Tout le temps qu’il sera là.
– Il y pensera même avant. Et il fera pas qu’y penser.
– Oui, ben ça, évidemment !
– Et j’en connais une autre que l’idée qu’il fait pas qu’y penser mettra en appétit.
– La seule chose que je me demande…
– C’est ?
– Ce qu’il vaut mieux que je lui montre. Pas tout, ça, c’est sûr. Qu’il puisse imaginer. Et espérer en voir plus. Mais quoi ? Si vous deviez me voir, vous, qu’est-ce que vous préféreriez ? Les nénés ou les fesses ?
– J’ai déjà tout vu.
– Oui, non, mais ça, je sais bien. Mais imaginez que vous deviez me découvrir. Pour la première fois. Sans savoir comment je suis faite. Des deux vous choisiriez quoi ?
– Je serais bien en peine. J’aurais trop envie et des uns et des autres.
– Oui, bon. Va falloir que je décide toute seule, quoi !

J’ai finalement photographié les deux.
– On choisira après.
D’abord les seins.
Elle s’est allongée de tout son long sur le canapé, a fait mine de dormir profondément. Et j’ai mitraillé. De dehors. À travers la baie vitrée. En plans larges. En plans rapprochés. Avec le visage. Sans le visage. Je m’en suis donné à cœur joie.
Et puis les fesses qu’elle a tenues bien serrées. Fermées.
– Faut pas trop lui en donner non plus. Pour une première fois…

Elle a longuement hésité.
Opté pour les seins.
– Ça, c’est sûr. Mais laquelle ?
Elle a fait défiler.
– Il en faut une où on voit ma figure. Qu’il aille pas se servir de mes nénés en imaginant que ce sont ceux d’une autre.
– Alors ça, il y a pas le moindre risque.
– Oui, oh, avec les mecs, on sait jamais. Bon, mais celle-là ! Allez, celle-là ! On va pas y passer la soirée.
– Je lui envoie ?
– Ah, non, non ! En mains propres vous irez lui remettre. Que vous puissiez voir ses réactions. Et me raconter…

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