– Tu seras là ce soir, je suppose.
Dans la chambre d’à côté.
– Peut-être. Sûrement.
– T’aimes ça m’entendre, hein ?
– De plus en plus. Ça t’ennuie ?
– De moins en moins. Et même…
– Oui ?
– Je crois que maintenant ça me
manquerait que tu sois pas là.
Je l’ai prise dans mes bras.
– J’aime ton plaisir. Même si c’est
pas moi qui te le donne.
Nos lèvres se sont brièvement effleurées.
– Et moi, j’aime que tu l’aimes.
Elle s’est doucement dégagée.
– Faut que j’aille me préparer. Si je
veux pas le faire attendre.
C’est moi qui ai attendu. Jusqu’à huit heures. Ils ont
monté les bagages dans la chambre et ils ont décidé de descendre aussitôt
dîner.
– Mais avant…
– Qu’est-ce tu fais ?
– Ça se voit pas ? Je te
déculotte. Tu sais ce qu’on avait dit.
– Mais pas déjà ! Pas
aujourd’hui !
– Ben, pourquoi ?
– Mais parce que…
– Si je t’écoute, on le fera jamais.
T’auras toujours une excellente raison. Allez, route !
– Laisse-moi changer de jupe au moins.
Mettre quelque chose de plus décent.
– Ah, non ! Non ! Surtout
pas !
Quand ils sont remontés, il riait aux éclats.
– Excellent ! Non, mais
excellent !
– T’es trop, toi, quand même, dans ton
genre ! Lui balancer, comme ça, tranquillement, que j’avais pas de culotte
au jeune. Je savais plus où me mettre, moi !
– Il fallait bien lui dire. C’était
lui qu’avait le meilleur angle d’attaque et il se rendait compte de rien, le
pauvre !
– Oui, ben pour se rattraper, il s’est
rattrapé. Il m’a plus quittée des yeux. Que j’en étais gênée pour sa copine.
– Oui, oh ! Elle avait pas l’air
particulièrement traumatisée. Et puis ça l’aura mis en forme son mec. Elle va
quand même pas s’en plaindre !
– El le vieux ! Lui aussi, il t’a
entendu. Ces yeux exorbités qu’il avait ! Et comment il se contorsionnait
pour voir !
– Ah, ça t’a plu tout ça, hein !
– Faut bien dire…
– Et encore ! C’était la première
fois. T’osais pas trop te laisser aller, mais tu verras quand t’auras pris un
peu d’assurance. Sans compter que j’ai des idées à la pelle.
– Ah, oui ? Quoi ?
– T’auras plus la surprise si je te le
dis. Écoute ! T’entends ?
– Ah, oui ! Ça y va, dis
donc ! C’est les deux jeunes, tu crois ?
– Évidemment que c’est eux ! Ils
sont juste au-dessus. T’entends ça ? Non, mais t’entends ça ? C’est
de ta faute. T’as pas honte de mettre les gens dans des états pareils ?
– Même pas, non !
Ils se sont tus. Elle a respiré plus vite. Plus fort.
Elle a haleté.
Au-dessus, ça s’est emballé. La fille a psalmodié sa
jouissance. Son copain a grogné le sien.
– Tu crois, Benjie, que le vieux
aussi ?
– Lui ? Il est en train de se
palucher comme un fou en repensant à ce qu’il a vu tout à l’heure. Et en les
écoutant. Et en nous écoutant. Ça fait pas l’ombre d’un doute. Il est sûrement
pas le seul d’ailleurs. Je te parie ce que tu veux qu’il y en a d’autres, dans
les chambres alentour, qui n’en perdent pas une miette.
Oui. Il y avait moi. Moi aussi. En train d’entrer dans
son plaisir avec elle. D’en épouser les moindres méandres. Un plaisir qu’elle a
épelé à longues plaintes amoureusement ciselées. Qui se sont élancées,
envolées, ont culminé en un interminable point d’orgue éperdûment proclamé.
Ils ont déjeuné dehors. Au soleil. Je les ai regardés.
Un long moment. Et puis, pris d’une impulsion soudaine, je suis descendu. Je me
suis installé à une table, à bonne distance de la leur. Elle lui a dit quelque
chose. Il s’est retourné. À plusieurs reprises. Leur discussion s’est animée et
elle m’a fait signe de les rejoindre.
– Alexandre… Benjamin… Bon, ben
voilà ! Au moins les choses sont claires comme ça maintenant.
Il m’a tendu la main. Souri.
– Votre femme a beaucoup de chance
d’avoir un mari à l’esprit aussi ouvert. C’est pas le cas de tout le monde. Et
j’en sais quelque chose.
Il m’a tiré une chaise.
– Mais asseyez-vous ! Restez pas
planté là. Vous allez déjeuner avec nous.
Un jeune couple a fait son apparition. Nous a lancé un
vague bonjour en longeant notre table. Est allé s’installer un peu plus loin.
Alyssia a constaté, à mi-voix.
– Hou là là ! Ces têtes de
crevés.
– À qui la faute ?
– Parce que t’y es pour rien, toi,
peut-être ?
– Absolument rien. C’est toi qui as
absolument tenu à…
– Moi ! Non, mais alors là, tu es
d’une mauvaise foi ! Alex, t’es témoin, toi ! T’as tout entendu, je
suis sûre. C’est pas lui qui m’a obligée à descendre sans culotte ?
Il ne m’a pas laissé le temps de répondre.
– Oui, mais leur offrir une vue
imprenable sur tout le panorama, personne t’a forcée.
– Oh, tu parles ! Sous la table,
comme ça, on doit pas pouvoir voir grand-chose.
– Ben, voyons ! C’est pour ça
qu’ils ont baisé toute la nuit. Et que le vieux, à côté, il tirait une langue
de trente centimètres. Quant à toi, rien qu’à voir comment ils brillaient tes
yeux…
Elle s’est levée.
– Bon, mais c’est pas tout ça. Je vais
me préparer.
– C’est ça ! Détourne bien la
conversation.
Elle lui a tiré la langue et s’est enfuie. Sans se
retourner.
On l’a suivie des yeux, tous les deux, jusqu’à ce
qu’elle ait disparu.
Il a hoché la tête.
– Elle est trop, ta femme, dans son
genre. Il y a une sacrée personnalité, là. Et une sacrée sensualité.
– Qui ne parvient pas à s’épanouir
avec moi.
– Je sais, oui. Elle m’a dit. Elle m’a
expliqué pour vous deux. Pas facile à vivre pour toi, non ?
J’ai haussé les épaules.
– Oui et non. On partage plein de
choses, mais je ne peux pas être ce que je ne suis pas. Ce qu’elle a besoin
qu’un homme soit. Alors qu’il lui faille aller s’éclater avec quelqu’un qui la
comble sexuellement, je le conçois parfaitement. Et même, pour te dire le fond
de ma pensée, je suis fermement convaincu que si elle n’allait pas voir ailleurs,
je finirais à coup sûr par la perdre.
– Je la connais pas encore beaucoup,
mais je crois que t’as raison. Il y a toutes les chances, oui.
– Même s’il y a quand même le risque
que le type, en face, il veuille me la souffler.
– Oui, alors là, avec moi, de ce
côté-là, tu n’as absolument rien à craindre.
L'autre jour l'épouse, là les deux qui font connaissance.. Bon bon bon.. J'attends j'attends.
RépondreSupprimerL'être humain est souvent complexe et contradictoire. Toute la question est d'arriver à l'accepter.
RépondreSupprimerBon, il va devenir un candauliste convaincu.
RépondreSupprimerEt peut-être même un cukcold vu qu'il semble aimer être humilié.
Ce peut n'être qu'un moment, un passage obligé pour aller vers autre chose.
RépondreSupprimerCe n'est pas dérangeant en soi, chacun ses fantasmes. Et quand c'est réalisé en parfaite harmonie, tout le monde y trouve son compte .
RépondreSupprimerMais là, à ce moment de l'histoire, elle ne semble pas tenir compte de lui. C'est dommage.
Cela ne semble pas trop le déranger… En fait, il la découvre sous un jour nouveau qui, pour l'instant, le fascine.
RépondreSupprimerÇa manque quand-même un peu de communication dans le couple.
RépondreSupprimerMais ce sera peut-être pour plus tard.
S'il n' y avait pas eu vraiment communication, elle serait allée voir son amant en cachette sans rien en dire à son mari. Ça n'a pas été le cas. Et maintenant communiquer est-ce que ça devrait être ressasser les mêmes choses en permanence, tourner indéfiniment en rond?
SupprimerJ'espère qu'il deviendra acteur plus que spectateur
RépondreSupprimerIl agira selon sa nature propre. C'est ce qui peut lui arriver de mieux, non?
SupprimerThonolan, vous aimez bien critiquer à tout va vous lol
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