mardi 24 mars 2020

Hébergement d'urgence (2)


Et, le vendredi suivant, elle a emménagé chez moi.
– Ils font bien un peu la gueule, là-bas, pour pas dire beaucoup, mais bon, j’en ai strictement rien à battre…
Trois ou quatre cartons. Deux sacs de voyage.
– Pour commencer. Après, on verra…
Elle a pris possession de la chambre.
– Elle est juste à côté, la vôtre.
Investi la salle de bains.
– Je l’encombre, hein ! Désolée, mais nous, les nanas, il nous faut tout un tas de trucs, sinon…
Branché sa console de jeux au salon.
– Ça vous dérange pas au moins ?
Et voulu voir la cuisine.
– Je suis pas très douée pour ça, mais bon, je vous aiderai quand même. Pas question que je vous laisse tout faire.

Le samedi soir, elle est sortie.
Après avoir passé deux heures à se préparer. Mini-jupe noire. Petit haut rouge. Bas résille noirs. Et maquillage savamment assorti.
– Hou là ! La classe, dis donc ! Tu vas en faire des ravages !
– C’est le but !
Et elle s’est enfuie avec un petit signe de la main.

Elle est rentrée sur le coup de trois heures du matin. Accompagnée.
Il y a eu des chuchotements. Des rires étouffés. Et puis des soupirs. Des halètements. Elle a doucement gémi. Plus fort. Encore plus fort. Le sommier a grincé. Et elle a crié. Elle a joui. À pleins poumons.
Ils ont recommencé. Au lever du jour. Plus apaisé. Plus serein. Elle a eu des plaintes douces de petit animal blessé.
Il est parti aussitôt après. Sans bruit.

Elle a fait son apparition à onze heures. En petit tee-shirt blanc ras des fesses.
– J’ai la tête dans le cul.
– Ça, ça se voit.
A navigué, au radar, vers la cafetière. A levé les bras pour attraper le sucre dans le placard. Le tee-shirt est remonté, laissant entrevoir, un court instant, le bas des fesses.
Elle s’est laissée tomber sur la chaise.
– Quelle nuit !
S’est beurré une tartine. À larges coups de couteau.
– Et pourtant, c’était vraiment pas gagné, celui-là !
– Comment ça ?
– On était trois nanas sur le coup.
Elle s’est animée. Ses seins ont remué sous le tee-shirt. De jolis petits seins satinés bien ronds, bien fermes dont je me suis efforcé, sans succès, d’apercevoir les aréoles dans l’échancrure.
– Oui, trois. Une espèce de blonde décolorée, avec un nez à piquer les gaufrettes, qui lui faisait du rentre-dedans comme c’est pas permis. Et une petite brune grassouillette avec une paire de loches qui la précède de loin. Des loches qu’elle arrêtait pas d’aller lui fourrer sous le nez. Et il y avait moi qui me la jouais discret, subtil et qu’ai fini, au bout du compte, par emporter le morceau. Elles étaient vertes, les deux autres.
Elle s’est étirée.
– Comment c’est mieux, un mec, n’empêche, quand il y a de la concurrence, que tu peux te dire que c’est toi qu’il a préférée. Moi, en tout cas, j’adore !
– Tu vas le revoir ?
– Je sais pas. Ça va dépendre. De plein de trucs. Mais ce qu’il faut surtout, c’est que j’aie pas l’air d’être en couple avec. Parce que ça complique, ça, après, pour draguer.


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