Mon portable a sonné. Émilie.
‒ T’as
fini, toi ?
‒ J’ai
même pas commencé. Je trouve rien de vraiment potable à me mettre
sous la dent. Et de ton
côté ?
‒ Pareil.
C’est pas la bonne heure n’importe comment. Ils sont dans leur
journée, les types, pour la plupart. Dans leurs activités. Tu les
déranges plus qu’autre chose. Sauf exception, ils ont pas le nez à
ça.
‒ Sans
compter qu’ils aiment
pas trop qu’on prenne l’initiative, nous,
les femmes. Ça fait
partie, dans leurs têtes, de leurs prérogatives à eux.
‒ Du
coup, on peut plus compter que sur nous-mêmes.
‒ C’est
à peu près, ça, oui !
‒ Et
c’est pas forcément moins agréable. Au contraire même bien
souvent.
‒ Ce
qui veut dire ? Concrètement ?
‒ Qu’on
se retrouve toutes
les deux à l’hôtel ?
‒ Voilà
une idée qu’elle est bonne !
On
s’est souri. Nos lèvres se sont effleurées. Prises.
‒ Tu
as décidément très bon goût.
‒ Toi
aussi !
On
s’est serrées l’une contre l’autre. Ses seins contre les
miens. J’en ai senti les
pointes
se dresser. J’ai posé
mes mains sur ses fesses. En ai glissé une dans sa culotte, ai
fait aller doucement mon pouce dans le sillon entre elles.
Elle a laissé aller sa tête dans mon cou. Y a doucement haleté. Je
l’ai déshabillée. Complètement. Poussée vers le lit. J’ai
enfoui mes lèvres
entre ses cuisses. Elle
s’est ouverte, abandonnée. J’ai
longuement parcouru, de ma langue, ses replis soyeux.
‒ Là
aussi, tu as bon goût.
Une
petite incursion entre eux. Et
puis son bouton. Que j’ai pressé, fait rouler, suçoté,
mordillé. Elle a gémi.
Un doigt, en même temps, à
tourbillonner aux abords
de son petit trou froncé. Que
j’ai enduit de sa mouille. Que j’ai patiemment entrouvert. Dans
lequel je me suis faufilé. Son
plaisir a surgi. Elle l’a
chanté, ses mains
ancrées dans mes cheveux. À pleine voix. À pleins poumons.
On
s’est pelotonnées l’une contre l’autre.
Elle
m’a caressé la joue.
‒ Et
toi ?
‒ Tout
à l’heure. On a tout notre temps.
Elle
s’est blottie contre moi.
‒ On
peut bien dire ce qu’on veut, mais…
Son
téléphone a sonné.
‒ Et
zut !
C’était
Théo. Qui nous faisait
faux bond. Qu’était désolé.
‒ Un
truc au boulot. Qu’était pas prévu. Je peux vraiment pas me
libérer.
‒ Ça
fait rien. Il y aura d’autres occasions.
Elle
a raccroché.
‒ J’y
crois qu’à moitié, moi, à son truc. Il y aurait une nana
là-dessous…
En attendant, il sait pas ce qu’il perd. Parce
qu’il fera pas la connaissance de Mélanie. Qu’aurait été très
à son goût, je suis sûre.
‒ Et
qui serait sûrement pas venue. Parce que, tel que je sens le truc,
elle doit être en train de filer le parfait amour avec le type du
banc, là, tout à l’heure. Elle nous a oubliées.
‒ Il
y a toutes les chances, oui.
‒ Eh
ben, on va se faire une dernière petite soirée toutes les deux
alors…
‒ Dernière ?
‒ Pour
le moment en tout cas. Je
rentre demain. C’était prévu. Mais on pourra continuer à se voir
là-haut. Si ça te tente, bien sûr ! Si t’as envie…
‒ Tu
parles si j’ai envie !
Et
nos lèvres se sont à nouveau cherchées ? Trouvées.
FIN
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