mardi 10 mars 2020

Exquises vacances (17)


Mon portable a sonné. Émilie.
‒ T’as fini, toi ?
‒ J’ai même pas commencé. Je trouve rien de vraiment potable à me mettre sous la dent. Et de ton côté ?
‒ Pareil. C’est pas la bonne heure n’importe comment. Ils sont dans leur journée, les types, pour la plupart. Dans leurs activités. Tu les déranges plus qu’autre chose. Sauf exception, ils ont pas le nez à ça.
‒ Sans compter qu’ils aiment pas trop qu’on prenne l’initiative, nous, les femmes. Ça fait partie, dans leurs têtes, de leurs prérogatives à eux.
‒ Du coup, on peut plus compter que sur nous-mêmes.
‒ C’est à peu près, ça, oui !
‒ Et c’est pas forcément moins agréable. Au contraire même bien souvent.
‒ Ce qui veut dire ? Concrètement ?
‒ Qu’on se retrouve toutes les deux à l’hôtel ?
‒ Voilà une idée qu’elle est bonne !

On s’est souri. Nos lèvres se sont effleurées. Prises.
‒ Tu as décidément très bon goût.
‒ Toi aussi !
On s’est serrées l’une contre l’autre. Ses seins contre les miens. J’en ai senti les pointes se dresser. J’ai posé mes mains sur ses fesses. En ai glissé une dans sa culotte, ai fait aller doucement mon pouce dans le sillon entre elles. Elle a laissé aller sa tête dans mon cou. Y a doucement haleté. Je l’ai déshabillée. Complètement. Poussée vers le lit. J’ai enfoui mes lèvres entre ses cuisses. Elle s’est ouverte, abandonnée. J’ai longuement parcouru, de ma langue, ses replis soyeux.
‒ Là aussi, tu as bon goût.
Une petite incursion entre eux. Et puis son bouton. Que j’ai pressé, fait rouler, suçoté, mordillé. Elle a gémi. Un doigt, en même temps, à tourbillonner aux abords de son petit trou froncé. Que j’ai enduit de sa mouille. Que j’ai patiemment entrouvert. Dans lequel je me suis faufilé. Son plaisir a surgi. Elle l’a chanté, ses mains ancrées dans mes cheveux. À pleine voix. À pleins poumons.
On s’est pelotonnées l’une contre l’autre.
Elle m’a caressé la joue.
‒ Et toi ?
‒ Tout à l’heure. On a tout notre temps.
Elle s’est blottie contre moi.
‒ On peut bien dire ce qu’on veut, mais…
Son téléphone a sonné.
‒ Et zut !
C’était Théo. Qui nous faisait faux bond. Qu’était désolé.
‒ Un truc au boulot. Qu’était pas prévu. Je peux vraiment pas me libérer.
‒ Ça fait rien. Il y aura d’autres occasions.
Elle a raccroché.
‒ J’y crois qu’à moitié, moi, à son truc. Il y aurait une nana là-dessous En attendant, il sait pas ce qu’il perd. Parce qu’il fera pas la connaissance de Mélanie. Qu’aurait été très à son goût, je suis sûre.
‒ Et qui serait sûrement pas venue. Parce que, tel que je sens le truc, elle doit être en train de filer le parfait amour avec le type du banc, là, tout à l’heure. Elle nous a oubliées.
‒ Il y a toutes les chances, oui.
‒ Eh ben, on va se faire une dernière petite soirée toutes les deux alors…
‒ Dernière ?
‒ Pour le moment en tout cas. Je rentre demain. C’était prévu. Mais on pourra continuer à se voir là-haut. Si ça te tente, bien sûr ! Si t’as envie…
‒ Tu parles si j’ai envie !
Et nos lèvres se sont à nouveau cherchées ? Trouvées.

FIN

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