mardi 10 décembre 2019

Exquises vacances (4)


Émilie s’est redressée sur la chaise longue.
‒ Le pauvre garçon ! Comment tu dis qu’il s’appelle ? Antonin ? Tu n’as pas honte de le mettre dans des états pareils ?
‒ Oui, oh ben, sur ce coup-là, t’es au moins aussi responsable que moi, hein ! Sinon plus. Tu te serais entendue quand t’as déferlé
‒ Je suis comme ça, qu’est-ce tu veux ! C’est pas de ma faute. Je suis d’un naturel expansif.
‒ Carrément explosif, tu veux dire, oui.
On a ri, complices.
‒ Peut-être bien que nous aussi, on va déjeuner dans la chambre du coup maintenant le matin. Parce qu’avoir un petit puceau à allumer sous la main, ça doit pas manquer de charme.
‒ Oui, ben vous me le piquez pas, hein ! C’est moi qui l’ai trouvé, c’est moi qui le déflore.
‒ T’inquiète ! On te le chauffera, c’est tout ! Je sens qu’il va aimer Théo. Peut-être pas autant que
‒ Autant que quoi ?
‒ Non, rien.
‒ Mais si ! Dis !
‒ C’est pas facile. On se connaît pas beaucoup.
‒ Tu parles ! On se connaît déjà énormément, moi, je trouve, au contraire. On s’est pressenties. Et reconnues. À l’instinct. On est de la même trempe. Alors, allez, accouche !
‒ Il avait pas vraiment besoin de ça, mais comment ça l’a excité hier soir, Théo, de se dire, en plus, que t’étais en train de te caresser en nous écoutant.
‒ Ça, j’imagine. Et pas que lui, je suppose. Non ?
Elle a pris son petit air mutin.
‒ Ah, ben ça ! Et tu te l’es fait ?
‒ T’as de ces questions par moments. Évidemment que je me le suis fait. Évidemment ! Même que c’était super, si tu veux tout savoir. Que j’ai joui trois fois. Et que j’ai pris un pied pas possible.
‒ Il m’a semblé t’entendre gémir à un moment.
‒ C’est pas beau d’écouter aux portes. Bon, mais tu voulais en venir où au juste ?
– Je voulais en venir que… c’est son anniversaire à Théo mardi prochain.
– Et que t’as envisagé que ce soit moi, le cadeau.
– T’imagines ? On vient de se mettre en action. La porte s’ouvre. Tu entres. À poil. Tu viens t’asseoir au bord du lit et tu te caresses en nous regardant. Comment il va halluciner ! Toi aussi d’ailleurs, t’y trouveras ton compte.
– Et pas toi, peut-être ?
– Ben oui, évidemment ! Parce que vu l’état dans lequel ça va le mettre… Je le connais, mon Théo.
– Tu prends des risques. Il est beau mec.
– Et t’en ferais bien ton quatre heures.
– Pour être honnête…
– Oui, oh ! Je n’ai pas l’exclusivité. Il est marié. Et il en a d’autres. Alors… Et puis, pour tout dire, le regarder en train avec une autre, ça me déplairait pas forcément.
– Vu sous cet angle…
– Je peux compter sur toi alors ?
– Plutôt deux fois qu’une.
– Ce sera le bouquet final. Parce que le lendemain…
– Vous repartez.
– Non. Lui, il repart. Il reprend le boulot.
– Et toi, tu restes.
– Je devais pas normalement. Mais oui, je vais rester. Je peux quand même pas te laisser t’occuper d’Antonin toute seule.
– Ben, voyons !
– D’autant qu’Antonin, c’est une chose, mais, à l’évidence, cet hôtel est un véritable vivier.
– À qui le dis-tu !
– D’ailleurs tiens, regarde ce qui passe là-bas si c’est pas mignon à croquer…
– Ça l’est. Et je sens qu’on va bien s’amuser toutes les deux.

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