Émilie
s’est redressée sur la
chaise longue.
‒ Le
pauvre garçon ! Comment
tu dis qu’il s’appelle ? Antonin ? Tu
n’as pas honte de le
mettre dans des états pareils ?
‒ Oui,
oh ben, sur ce coup-là,
t’es au moins aussi
responsable que moi, hein ! Sinon plus. Tu
te serais entendue quand
t’as déferlé…
‒ Je
suis comme ça, qu’est-ce tu veux ! C’est pas de ma faute.
Je suis d’un naturel
expansif.
‒ Carrément
explosif, tu veux dire, oui.
On
a ri, complices.
‒ Peut-être
bien que nous aussi, on
va déjeuner dans la
chambre du coup
maintenant le
matin. Parce
qu’avoir un petit
puceau à allumer sous la main, ça doit pas
manquer de charme.
‒ Oui,
ben vous me le piquez pas, hein ! C’est moi qui l’ai trouvé,
c’est moi qui le déflore.
‒ T’inquiète !
On te le chauffera, c’est tout ! Je
sens qu’il va aimer Théo. Peut-être pas autant que…
‒ Autant
que quoi ?
‒ Non,
rien.
‒ Mais
si ! Dis !
‒ C’est
pas facile. On se connaît
pas beaucoup.
‒ Tu
parles ! On se
connaît déjà
énormément, moi, je
trouve, au contraire. On
s’est pressenties. Et
reconnues. À
l’instinct. On est de
la même trempe. Alors,
allez, accouche !
‒ Il
avait pas vraiment besoin de ça, mais comment
ça
l’a excité
hier
soir, Théo, de
se dire, en plus, que
t’étais en train de te
caresser en nous écoutant.
‒ Ça,
j’imagine.
Et pas que lui, je suppose. Non ?
Elle
a pris son petit air mutin.
‒ Ah,
ben ça ! Et…
tu te l’es fait ?
‒ T’as
de ces questions par moments. Évidemment
que je me le suis fait. Évidemment !
Même que c’était
super, si tu veux tout
savoir. Que j’ai joui
trois fois. Et que j’ai pris un pied pas possible.
‒ Il
m’a semblé t’entendre gémir à un moment.
‒ C’est
pas beau d’écouter aux portes.
Bon, mais tu voulais en venir où au juste ?
– Je
voulais en venir que… c’est son anniversaire à Théo mardi
prochain.
– Et
que t’as envisagé que ce soit moi, le cadeau.
– T’imagines ?
On vient de se mettre en action. La porte s’ouvre. Tu entres. À
poil. Tu viens t’asseoir au bord du lit et tu te caresses en nous
regardant. Comment il va halluciner ! Toi aussi d’ailleurs,
t’y trouveras ton compte.
– Et
pas toi, peut-être ?
– Ben
oui, évidemment ! Parce que vu l’état dans lequel ça va le
mettre… Je le connais, mon Théo.
– Tu
prends des risques. Il est beau mec.
– Et
t’en ferais bien ton quatre heures.
– Pour
être honnête…
– Oui,
oh ! Je n’ai pas l’exclusivité. Il est marié. Et il en a
d’autres. Alors… Et puis, pour tout dire, le regarder en train
avec une autre, ça me déplairait pas forcément.
– Vu
sous cet angle…
– Je
peux compter sur toi alors ?
– Plutôt
deux fois qu’une.
– Ce
sera le bouquet final. Parce que le lendemain…
– Vous
repartez.
– Non.
Lui, il repart. Il reprend le boulot.
– Et
toi, tu restes.
– Je
devais pas normalement. Mais oui, je vais rester. Je peux quand même
pas te laisser t’occuper d’Antonin toute seule.
– Ben,
voyons !
– D’autant
qu’Antonin, c’est une chose, mais, à l’évidence, cet hôtel
est un véritable vivier.
– À
qui le dis-tu !
– D’ailleurs
tiens, regarde ce qui passe là-bas si c’est pas mignon à croquer…
– Ça
l’est. Et je sens qu’on va bien s’amuser toutes les deux.
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