mardi 19 mai 2020

Hébergement d'urgence (10)


On a dîné tous les trois. Et, à la fin du repas, elle a voulu savoir.
– On entendait ce qui se passait dans la cabine, du magasin tout à l’heure ?
– Un peu. Pas mal, même, par moments.
– Je faisais attention pourtant ! Il y a eu des clientes ?
– Une seule. Mais qui s’est rendu compte de rien.
– Ou qu’a fait semblant. Vous savez ce qu’il faudrait ? C’est qu’on le refasse un jour où il y aura plein de monde. Vous, de la caisse, vous observeriez comment ils réagissent, les clients. Et, après, vous nous raconteriez…
– Ça peut quand même poser quelques petits problèmes.
– Oh, mais non, tu parles ! Parce que je braillerai pas à tue-tête non plus. Je me mettrai en mode soft. Et puis c’est le genre de situation où les gens, ils font pas d’histoires. Trop contents de pouvoir se régaler.
– T’as l’air bien au courant.
– Ben, tiens, j’ai du vécu, moi, mine de rien.
– Ah oui ! Et si tu nous racontais ça ?
– Une autre fois ! Pour le moment j’ai mieux à faire…
Elle s’est levée, est allée s’asseoir sur les genoux de Baptiste, a passé un bras autour de son cou.
– Comment tu m’as manqué ! Tu recommenceras pas, hein ! Pas si longtemps ! Promets !
– Mais oui !
– Mieux que ça !
– Mais oui, j’te dis !
Elle a posé ses lèvres sur les siennes. S’y est attardée. Pour un long, un très long et langoureux baiser.
Il a fourragé sous le tee-shirt, lui a doucement modelé un sein. Elle a enfoui sa tête dans son cou.
– Baptiste !
Ses jambes se sont imperceptiblement ouvertes.
– Oh, Baptiste !
Elle lui a déboutonné sa chemise. Ses doigts ont couru le long de son torse. Sont descendus. Descendus encore. Lui ont palpé la queue à travers le pantalon.
Ses jambes se sont ouvertes un peu plus au large encore.
– Tu me rends folle !
Elle la lui a résolument sortie. Toute droite. Toute tendue. Toute palpitante.
Et s’est tournée vers moi.
– Comment vous la trouvez ? Je vous avais pas menti, hein !
Elle la lui a décalottée. Bien à fond. L’a gratifiée de deux ou trois allers et retours pour la lui faire durcir un peu plus encore.
– Attends !
Elle a changé de position, s’est bien calée sur lui, une jambe passée de chaque côté de ses hanches. Et elle l’a enfourné en elle avec un petit grondement de béatitude.
– Comment tu me remplis bien la chatte, c’est de la folie !
Les mains sur ses épaules, les yeux dans ses yeux, elle l’a chevauché,. À grands coups de reins éperdus.
Sous la table, je me suis impatiemment mis à nu, et, les yeux rivés à elle, la queue braquée vers elle, vers ses fesses qui montaient, qui descendaient, qui se crispaient, qui se tendaient, je me suis furieusement élancé, moi aussi, à la conquête de mon plaisir.
– Qu’est-ce vous faites ça en égoïste dans votre coin, vous !
Sans se retourner. Sans même s’interrompre.
– Venez ici, à côté, avec nous. Vous verrez mieux. Vous en profiterez mieux. Et nous aussi !
Je ne me le suis pas fait répéter deux fois. Je me suis approché. Tout près. Debout. À côté d’eux. Tourné vers eux.
Elle m’a jeté un rapide coup d’œil en bas. A accéléré le rythme. Un autre, plus appuyé. Ça s’est emballé. Moi aussi. Elle m’a gardé dans son regard. Ses seins qui cahotent. Ses yeux qui se perdent. Ses jambes qui l’enserrent. Qui le pressent. Et son plaisir. Son plaisir qui tempête. Qui s’envole. Le mien qui me fulgure. Qui se répand. Et celui de Baptiste. qu’il balbutie, la tête renversée en arrière, les yeux clos.

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