Émilie a gratté à la porte de
ma chambre.
‒ Ben
oui, entre !
Elle
s’est assise au bord de mon lit.
‒ Ouf !
Ça y est ! Il est parti, Théo. Mais ça a pas été sans mal.
Il voulait rester. J’ai dû faire des pieds et des mains pour le
convaincre qu’au boulot il était absolument irremplaçable. Que
sans lui l’entreprise ne pouvait qu’aller à vau-l’eau. Mais
surtout lui jurer que tu serais encore là le week-end prochain, que
tu me l’avais assuré et que tu ne verrais très certainement aucun
inconvénient à reprendre nos petits jeux. En plus investi encore.
‒ Donc,
apparemment, son cadeau d’anniversaire lui a plu.
‒ Tu
parles s’il lui a plu ! Il en redemande. Et attends-toi, quand
il va revenir vendredi, à ce qu’il se montre très très gourmand
à ton égard.
‒ Même
pas peur !
‒ En
attendant, me voilà célibataire. Célibataire de mon amant. Pour
trois jours. À peine. Ce qui m’arrange bien. Parce que je m’éclate
comme une petite folle avec lui, ça, je peux pas dire le contraire.
Mais si je m’ouvre pas un peu à d’autres horizons, lui aussi, je
me connais, je vais vite le trouver plan plan.
‒ Et
donc ?
‒ Et
donc en avant toute… Et, pour commencer, ce petit Antonin qui me
tente de plus en plus, soit dit en passant.
‒ Eh
bien, vas-y ! Fais-toi plaisir ! D’autant qu’il devrait
pas tarder à m’apporter mon petit déjeuner.
‒ Et
si ?
‒ Je
parie qu’on pense la même chose.
On
a éclaté de rire.
‒ Il
y a des chances, oui.
‒ Allez,
alors ! Déshabille-toi ! Fourre-toi dans mon lit. Et moi,
je vais aller me planquer dans la salle de bains. D’où je pourrai
suivre tout à loisir le déroulé des opérations.
Aussitôt
dit, aussitôt fait.
‒ Je
sens qu’on va bien s’amuser…
Il
s’est passé une petite dizaine de minutes et il a frappé. Il est
entré.
‒ Je…
Excusez-moi ! J’ai… J’ai dû me tromper de chambre.
‒ Mais
non ! Pas du tout. C’est bien là.
J’ai
été prise d’un immense fou rire intérieur. Je l’imaginais,
interloqué, dansant d’une jambe sur l’autre, regardant tout
autour de lui, s’efforçant désespérément de comprendre de quoi
il retournait.
‒ Eh
ben, approchez ! Restez pas planté là comme ça !
Il
a dû faire deux pas en avant. Peut-être trois.
‒ J’ai
beaucoup entendu parler de vous. Si, si ! Je vous assure. À ce
qu’il paraît que vous êtes de très bon service. Dans tout un tas
de domaines. Alors j’espère que vous allez avoir à cœur
de vous montrer à la hauteur de votre réputation. Je peux
compter sur vous ?
‒ Oui.
D’une
toute petite voix. Après un long moment d’hésitation.
Mais
venez ! Plus près. Soyez pas timide comme ça. Là ! Et,
pour commencer, faites-moi voir un peu quelle allure ça a, tout ça.
Il
y a eu un long moment de silence.
N’y
tenant plus, j’ai silencieusement entrebâillé la porte. De deux
bons centimètres. Elle lui avait sorti tout son attirail. Elle en
avait déposé les couilles dans la paume de sa main et, de l’autre,
elle lui maintenait le gland complètement décalotté.
‒ Bel
appareillage en tout cas ! Dont il serait dommage de ne pas
user. Et abuser.
Elle
s’est penchée. Quelques petits coups de langue rapides tout au
bout. Et puis elle l’a pris dans sa bouche. Il a fermé les yeux,
renversé la tête en arrière, enfoui ses doigts dans ses cheveux.
Et doucement gémi.
J’ai
ouvert la porte de la salle de bains en grand.
‒ Je
dérange pas ?
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