mardi 4 février 2020

Exquises vacances (12)


Émilie a gratté à la porte de ma chambre.
‒ Ben oui, entre !
Elle s’est assise au bord de mon lit.
‒ Ouf ! Ça y est ! Il est parti, Théo. Mais ça a pas été sans mal. Il voulait rester. J’ai dû faire des pieds et des mains pour le convaincre qu’au boulot il était absolument irremplaçable. Que sans lui l’entreprise ne pouvait qu’aller à vau-l’eau. Mais surtout lui jurer que tu serais encore là le week-end prochain, que tu me l’avais assuré et que tu ne verrais très certainement aucun inconvénient à reprendre nos petits jeux. En plus investi encore.
‒ Donc, apparemment, son cadeau d’anniversaire lui a plu.
‒ Tu parles s’il lui a plu ! Il en redemande. Et attends-toi, quand il va revenir vendredi, à ce qu’il se montre très très gourmand à ton égard.
‒ Même pas peur !
‒ En attendant, me voilà célibataire. Célibataire de mon amant. Pour trois jours. À peine. Ce qui m’arrange bien. Parce que je m’éclate comme une petite folle avec lui, ça, je peux pas dire le contraire. Mais si je m’ouvre pas un peu à d’autres horizons, lui aussi, je me connais, je vais vite le trouver plan plan.
‒ Et donc ?
‒ Et donc en avant toute… Et, pour commencer, ce petit Antonin qui me tente de plus en plus, soit dit en passant.
‒ Eh bien, vas-y ! Fais-toi plaisir ! D’autant qu’il devrait pas tarder à m’apporter mon petit déjeuner.
‒ Et si ?
‒ Je parie qu’on pense la même chose.
On a éclaté de rire.
‒ Il y a des chances, oui.
‒ Allez, alors ! Déshabille-toi ! Fourre-toi dans mon lit. Et moi, je vais aller me planquer dans la salle de bains. D’où je pourrai suivre tout à loisir le déroulé des opérations.
Aussitôt dit, aussitôt fait.
‒ Je sens qu’on va bien s’amuser…

Il s’est passé une petite dizaine de minutes et il a frappé. Il est entré.
‒ Je… Excusez-moi ! J’ai… J’ai dû me tromper de chambre.
‒ Mais non ! Pas du tout. C’est bien là.
J’ai été prise d’un immense fou rire intérieur. Je l’imaginais, interloqué, dansant d’une jambe sur l’autre, regardant tout autour de lui, s’efforçant désespérément de comprendre de quoi il retournait.
‒ Eh ben, approchez ! Restez pas planté là comme ça !
Il a dû faire deux pas en avant. Peut-être trois.
‒ J’ai beaucoup entendu parler de vous. Si, si ! Je vous assure. À ce qu’il paraît que vous êtes de très bon service. Dans tout un tas de domaines. Alors j’espère que vous allez avoir à cœur de vous montrer à la hauteur de votre réputation. Je peux compter sur vous ?
‒ Oui.
D’une toute petite voix. Après un long moment d’hésitation.
Mais venez ! Plus près. Soyez pas timide comme ça. Là ! Et, pour commencer, faites-moi voir un peu quelle allure ça a, tout ça.
Il y a eu un long moment de silence.
N’y tenant plus, j’ai silencieusement entrebâillé la porte. De deux bons centimètres. Elle lui avait sorti tout son attirail. Elle en avait déposé les couilles dans la paume de sa main et, de l’autre, elle lui maintenait le gland complètement décalotté.
‒ Bel appareillage en tout cas ! Dont il serait dommage de ne pas user. Et abuser.
Elle s’est penchée. Quelques petits coups de langue rapides tout au bout. Et puis elle l’a pris dans sa bouche. Il a fermé les yeux, renversé la tête en arrière, enfoui ses doigts dans ses cheveux. Et doucement gémi.
J’ai ouvert la porte de la salle de bains en grand.
‒ Je dérange pas ?

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