Il faisait si chaud que je me
suis rendue à la piscine dès dix heures du matin. Émilie
n’a pas tardé à m’y rejoindre.
‒ Eh
ben dis donc !
Avec
un petit sourire mi-complice mi-coquin.
‒ Eh
ben dis donc ! Il t’a mis dans un de ces états le puceau du
petit déjeuner tout à l’heure !
‒ Ça
s’est entendu ?
‒ Tu
parles si ça s’est entendu ! T’es bien placée pour savoir
que, dans cet hôtel, les cloisons sont en papier à cigarettes,
non ? Bon, mais chacune son tour, du coup, de profiter des ébats
de la voisine. D’autant que tu es très expansive, il y a pas à
dire.
‒ Pas
toujours. Ça dépend.
‒ Oui,
ben là, tu l’étais. Et pas qu’un peu ! De façon très…
disons, émouvante. Et c’est bien tombé. Théo venait juste de
descendre. J’étais toute seule. Alors tu penses bien que je n’ai
pas boudé mon plaisir.
‒ Je
sais ce que c’est.
‒ Faut
croire qu’il était pas si maladroit que ça, cet Antonin, alors
finalement pour un novice.
‒ Si
on veut ! Disons qu’il est bien monté, avec une queue bien
épaisse et bien
consistante, ça aide.
Sinon, ben sinon, il est beaucoup trop pressé. Comme on l’est à
son âge. Pas question de
préliminaires. Il sait pas ce que c’est. Un seul objectif :
te venir dedans et partir à la conquête de son plaisir au triple
galop. À toi de te
montrer patiente. De
savoir attendre. Dès lors
qu’il est arrivé à ses fins, une fois, deux fois, il
tient beaucoup mieux la route. Et tu peux enfin y trouver ton compte.
‒ De
façon apparemment fort satisfaisante.
‒ Et
puis ce qu’il y a aussi… J’avoue, en ce qui me concerne, une
attirance très prononcée pour les petits puceaux. Toujours majeurs.
Ça coule de source, je suis pas idiote. Je les trouve attendrissants
de naïveté et de
gaucherie. Et puis l’idée
que c’est avec moi
qu’ils découvrent ces plaisirs-là ! Qu’ils auront beau en
avoir vingt, trente après moi des
femmes, qu’ils
oublieront pour la plupart, la première, ils en garderont toujours
un souvenir ému. Même
des années après.
‒ Et
toi aussi.
‒ Et
moi aussi.
‒ Sans
vouloir être indiscrète, t’en
as eu beaucoup, des petits jeunes, comme ça ?
‒ J’ai
pas compté, mais, à la
louche, une dizaine. Oui, une bonne dizaine.
‒ Ah,
quand même !
‒ Mais
enfin va pas imaginer non plus que je m’en tiens exclusivement à
ça. Non. Je ratisse beaucoup plus large.
Il me faut autre chose.
Parce que le propre d’un
puceau, une fois que t’as couché avec, c’est qu’il ne
l’est plus, mais
qu’il continue à
manquer d’expérience. Alors
bien sûr, tu peux le dégrossir, lui apprendre les rudiments de
base. C’est une entreprise de longue haleine dont tu ne peux
absolument pas être certaine qu’elle donnera, au bout du compte,
les résultats escomptés. Parce que t’en as qui sont naturellement
doués, oui, mais il y en a d’autres, tu t’aperçois vite que tu
vas pas pouvoir en tirer grand-chose.
‒ Et
cet Antonin, là, tu le classes dans quelle catégorie ?
‒ Je
sais pas trop encore. C’est pas en ayant couché une fois avec…
Mais enfin,
à mon avis, ce sera quand même pas un foudre de guerre. Je le crois
fondamentalement trop égoïste pour pouvoir se préoccuper
réellement du plaisir de sa partenaire. Mais bon, il peut changer…
C’est pas vraiment mon problème, n’importe
comment. J’ai pas du
tout l’intention de jouer les prolongations avec. Une
fois que je serai partie d’ici…
‒ J’en
ferais
bien un tour, moi, si
tu n’y vois pas d’inconvénient. Il est mignon. Et comme tu dis
qu’il est bien monté.
‒ Vas-y !
Vas-y ! Fonce !
‒ Ça
me tente bien. D’autant que ce sera une première pour moi. Mes
partenaires, jusqu’à présent, ont
tous été beaucoup
plus âgés que moi.
‒ Fais
juste attention à une chose. On se croit vite amoureux à cet
âge-là. Si jamais ça
arrive, dépêche-toi d’allumer des contre-feux. Faute de quoi, tu
pourrais avoir un mal fou à t’en dépêtrer. Pour
ne pas l’avoir fait, je
me suis retrouvée, à deux reprises, dans des situations
complètement
impossibles.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire