mardi 14 janvier 2020

Exquises vacances (9)


Il faisait si chaud que je me suis rendue à la piscine dès dix heures du matin. Émilie n’a pas tardé à m’y rejoindre.
‒ Eh ben dis donc !
Avec un petit sourire mi-complice mi-coquin.
‒ Eh ben dis donc ! Il t’a mis dans un de ces états le puceau du petit déjeuner tout à l’heure !
‒ Ça s’est entendu ?
‒ Tu parles si ça s’est entendu ! T’es bien placée pour savoir que, dans cet hôtel, les cloisons sont en papier à cigarettes, non ? Bon, mais chacune son tour, du coup, de profiter des ébats de la voisine. D’autant que tu es très expansive, il y a pas à dire.
‒ Pas toujours. Ça dépend.
‒ Oui, ben là, tu l’étais. Et pas qu’un peu ! De façon très disons, émouvante. Et c’est bien tombé. Théo venait juste de descendre. J’étais toute seule. Alors tu penses bien que je n’ai pas boudé mon plaisir.
‒ Je sais ce que c’est.
‒ Faut croire qu’il était pas si maladroit que ça, cet Antonin, alors finalement pour un novice.
‒ Si on veut ! Disons qu’il est bien monté, avec une queue bien épaisse et bien consistante, ça aide. Sinon, ben sinon, il est beaucoup trop pressé. Comme on l’est à son âge. Pas question de préliminaires. Il sait pas ce que c’est. Un seul objectif : te venir dedans et partir à la conquête de son plaisir au triple galop. À toi de te montrer patiente. De savoir attendre. Dès lors qu’il est arrivé à ses fins, une fois, deux fois, il tient beaucoup mieux la route. Et tu peux enfin y trouver ton compte.
‒ De façon apparemment fort satisfaisante.
‒ Et puis ce qu’il y a aussi… J’avoue, en ce qui me concerne, une attirance très prononcée pour les petits puceaux. Toujours majeurs. Ça coule de source, je suis pas idiote. Je les trouve attendrissants de naïveté et de gaucherie. Et puis l’idée que c’est avec moi qu’ils découvrent ces plaisirs-là ! Qu’ils auront beau en avoir vingt, trente après moi des femmes, qu’ils oublieront pour la plupart, la première, ils en garderont toujours un souvenir ému. Même des années après.
‒ Et toi aussi.
‒ Et moi aussi.
‒ Sans vouloir être indiscrète, t’en as eu beaucoup, des petits jeunes, comme ça ?
‒ J’ai pas compté, mais, à la louche, une dizaine. Oui, une bonne dizaine.
‒ Ah, quand même !
‒ Mais enfin va pas imaginer non plus que je m’en tiens exclusivement à ça. Non. Je ratisse beaucoup plus large. Il me faut autre chose. Parce que le propre d’un puceau, une fois que t’as couché avec, c’est qu’il ne l’est plus, mais qu’il continue à manquer d’expérience. Alors bien sûr, tu peux le dégrossir, lui apprendre les rudiments de base. C’est une entreprise de longue haleine dont tu ne peux absolument pas être certaine qu’elle donnera, au bout du compte, les résultats escomptés. Parce que t’en as qui sont naturellement doués, oui, mais il y en a d’autres, tu t’aperçois vite que tu vas pas pouvoir en tirer grand-chose.
‒ Et cet Antonin, là, tu le classes dans quelle catégorie ?
‒ Je sais pas trop encore. C’est pas en ayant couché une fois avec Mais enfin, à mon avis, ce sera quand même pas un foudre de guerre. Je le crois fondamentalement trop égoïste pour pouvoir se préoccuper réellement du plaisir de sa partenaire. Mais bon, il peut changer C’est pas vraiment mon problème, n’importe comment. J’ai pas du tout l’intention de jouer les prolongations avec. Une fois que je serai partie d’ici
‒ J’en ferais bien un tour, moi, si tu n’y vois pas d’inconvénient. Il est mignon. Et comme tu dis qu’il est bien monté.
‒ Vas-y ! Vas-y ! Fonce !
‒ Ça me tente bien. D’autant que ce sera une première pour moi. Mes partenaires, jusqu’à présent, ont tous été beaucoup plus âgés que moi.
‒ Fais juste attention à une chose. On se croit vite amoureux à cet âge-là. Si jamais ça arrive, dépêche-toi d’allumer des contre-feux. Faute de quoi, tu pourrais avoir un mal fou à t’en dépêtrer. Pour ne pas l’avoir fait, je me suis retrouvée, à deux reprises, dans des situations complètement impossibles.

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