Elle a jeté son sac sur la petite table de l’entrée.
– Changement
de programme !
– Hein !
Elle vient plus, Alexandra ?
– Oh,
mais paniquez pas comme ça ! Si ! Enfin non ! Non, ce
qu’il y a, c’est qu’on a encore discuté toutes les deux et que
ce qu’elle aimerait, c’est que ce soit en boîte qu’ils se
passent les travaux d’approche. C’est son truc à elle, ça !
Parce que son premier mec, celui qui l’a dépucelée, c’est là
que… Enfin bref, je vous passe les détails. Toujours est-il qu’on
ira en boîte. Et que je me tirerai vite fait. Comme convenu.
D’autant que j’ai rendez-vous avec son magnétiseur d’amant,
là.
– Ah,
oui ? Ça y est ! Et elle est au courant ?
– Ça
va pas, non ? Vous êtes pas bien ? Il y a des choses qui
ne se font pas. Parce qu’elle a beau dire qu’elle en a rien à
foutre, que c’est juste pour le cul avec lui, dans ce genre de
situation, t’as tout intérêt à marcher sur des œufs. Parce
qu’il y a des nanas, c’est quand on veut leur piquer le mec
auquel elles tiennent soi-disant pas qu’elles en tombent
amoureuses. Et ça vous retombe sur le coin de la figure. Vous
devriez savoir ça depuis le temps.
– Et
alors Mégane ce soir, du coup, elle va se retrouver toute seule.
– Pas
grave. Elle passera la soirée à penser à vous. Ce n’en sera que
meilleur demain. Pour elle comme pour vous.
C’est
d’abord Clorinde que j’ai invitée à danser.
– Vous
voulez faire diversion, oui, je comprends bien, mais ça vous sert
strictement à rien. Parce que vous jouez sur du velours, je vous
dis ! Elle va vous tomber toute rôtie dans le bec. Alors
allez-y ! Foncez !
– Oui,
mais…
– Mais
quoi ?
– J’ai
aussi envie de danser avec toi.
– C’est
gentil, mais on en aura d’autres, des occasions. Plein d’autres.
Parce que je sais pas si vous avez remarqué, mais on vit ensemble au
quotidien, hein ! Je file n’importe comment. Henri m’attend.
Et
j’ai fait danser Alexandra. Qui a suivi des yeux Clorinde en train
de prendre la poudre d’escampette.
– Elle
va où ?
– Aucune
idée. Elle me dit pas tout, hein ! Elle vit sa vie de son côté.
Et moi, la mienne du mien. Mais, la connaissant, il y aurait quelque
séduisant jeune homme là-dessous… À l’attendre quelque part…
On
s’est souri.
Elle
s’est abandonnée plus librement contre moi. Mes mains sont
descendues, sont venues se loger au creux de ses reins. Juste
au-dessus des fesses. Elle a posé sa tête contre ma poitrine. Et on
s’est tus.
Mon
souffle dans ses cheveux. Elle a eu un imperceptible frémissement.
Je les ai effleurés de mes lèvres. Sa poitrine s’est soulevée
plus vite. En bas je me suis dressé vers elle, pressé contre elle.
Elle n’a pas tenté de se dérober. Elle a levé vers moi des yeux
pleins de désir. Je me suis penché. Et nos lèvres se sont jointes.
Un
quart d’heure plus tard, on était chez moi.
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