Maxime
m’avait adressé un chèque. Un gros chèque.
– Non,
parce que pas question que tu la nourrisses. En plus ! Ce serait
la meilleure…
Et
on était allés, tous les deux, Clorinde et moi, faire des courses.
Des monceaux de courses. Elle remplissait tant et plus les chariots.
– Hou
là ! Mais on va avoir des provisions pour au moins six mois.
– Tant
mieux ! Vous pourrez pas me foutre dehors avant comme ça…
– Comme
si j’en avais l’intention !
À
la caisse, on m’a tapé sur l’épaule.
– Martial !
Mais qu’est-ce tu fiches là ?
– Ben,
et toi ?
– J’habite
dans le coin.
– Pareil.
– Non,
mais c’est trop, ça ! Attends ! Donne-moi ton numéro…
Faut absolument qu’on s’organise un truc, là. Qu’on se fasse
une bouffe. Quelque chose.
– Et
comment ! Ça s’impose…
Il
s’est discrètement penché à mon oreille.
– Ben,
dis donc, tu te mouches pas du pied, toi !
– C’est
pas du tout ce que tu crois.
– Que
ce soit ça ou pas, en tout cas il y a un sacré petit lot, là.
Elle
a attaché sa ceinture.
– Vous
me dites ?
– Quoi
donc ?
– C’était
qui ce type ?
– Martial.
– Oui,
ça, j’avais compris, merci. Je suis pas complètement idiote. Mais
encore ?
– Je
l’ai connu au lycée, Martial. On a fait les quatre cents coups
ensemble. Avant de travailler quelque temps pour la même boîte. On
est ensuite restés épisodiquement en contact pour, finalement, se
perdre complètement de vue.
– Et
vous vous êtes retrouvés. Par hasard. C’est un signe du destin,
ça ! Faut que vous restiez amis.
– On
verra.
– Il
vous a dit quelque chose tout bas à un moment. C’était pour pas
que j’entende ?
– Tu
es très perspicace.
– C’était
quoi ?
– Il
se demandait pourquoi je traînais une fille aussi moche avec moi.
– Non.
Sérieux…
– Il
te trouvait ravissante.
– Je
lui ai tapé dans l’œil, j’ai bien vu. Il te me jetait de ces
regards en douce !
– Ah,
ça t’a bien plu, ça, hein !
– Il
va venir à la maison ?
– Sûrement
pas, non.
– Hein !
Ben, pourquoi ?
– Parce
que j’ai pas du tout envie de te jeter dans la gueule du loup.
– Oh,
tu parles !
– Alors
là, je suis bien tranquille. Tu vas lui tomber dans les bras, te
tirer aussi sec avec et moi, je vais rester là, tout seul, comme un
con.
– N’importe
quoi ! Je coucherai jamais avec un vieux. Jamais ! Vous
avez pas encore capté ça depuis le temps que je vous le répète ?
Je veux juste…
– Tu
veux juste ?
– Sentir
que je lui plais… Comme si vous le saviez pas !
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