mardi 16 octobre 2018

Alyssia, ma femme (31)


Alyssia s’est montrée péremptoire.
– Oh, là ! Vous allez coucher tous les deux. Il y en a pas pour longtemps.
– Je sais pas. Je crois pas, non.
– Alors là, je suis bien tranquille. Oh, mais je te fais pas de reproches, hein ! Je serais vraiment très mal placée pour. Et puis, de toute façon, c’est ce qui peut t’arriver de mieux. Depuis le temps que je te le répète…
Elle est sortie de la douche, s’est enveloppé la tête dans sa grande serviette blanche.
– D’ailleurs, à ce propos, faut que je te dise quelque chose. C’est impressionnant ce que t’as changé ces derniers temps. Tu t’affirmes. T’es plus sûr de toi. Beaucoup plus homme, pour parler clair. Et ça, aussi bizarre que ça puisse paraître, c’est depuis que tu fais des trucs avec des types. On dirait que ça t’a dénoué quelque part. Donné le droit d’être toi-même. Alors Eugénie, c’est sans doute la suite logique du processus. Son aboutissement. Enfin ! C’est pas trop tôt.
– Et peut-être que pour nous, maintenant, alors, du coup…
Elle n’a pas répondu. Elle a posé un pied sur le tabouret, près du lavabo, pour se couper les ongles.
– À part ça, j’ai encore eu une longue conversation avec Benjamin ce matin. Et j’ai joué cartes sur table.
– À propos ?
– Ben, des jumeaux, tiens ! Qu’est-ce tu veux d’autre ? Il l’a pas mal pris du tout. Au contraire. Et alors, du coup, je te passe les détails, mais tu sais ce qu’on a décidé ? C’est que j’allais prendre une chambre avec eux, là-bas, au Petit Castel et qu’à vous, Benjamin, Camille et toi, Eugénie donnerait celle d’à côté. T’as rien contre ?
– Oh, que non !
– Par contre, va falloir la jouer fine. Faire hyper attention de pas se couper. Surtout au restaurant, en bas. On ne se connaît pas. On s’ignore. Non, parce qu’ils prendraient vraiment ça très mal, les deux autres…

Quand Camille est arrivée, on était déjà depuis un bon moment à table, Alyssia et les jumeaux tout au fond, près de la cheminée et moi tout seul à côté du grand buffet en chêne.
– Benjamin est pas avec toi ?
– Non. Il m’a déposé devant la porte et il est reparti. En catastrophe. Son père vient d’avoir une attaque.
Elle m’a effleuré les lèvres.
– Il est désolé, mais il tient absolument à ce qu’on ne change rigoureusement rien à ce qu’était prévu. Ça t’ennuie pas au moins ?
– Oh, mais pas du tout, non.
– On va pouvoir se consacrer exclusivement l’un à l’autre, comme ça.
Eugénie nous a apporté nos assiettes.
– Sous le regard attentif de cette charmante jeune personne.
Qui nous a gratifiés de son plus charmant sourire.

Quand elle est arrivée dans la chambre, on était étendus tous les deux sur le lit. Nus.
– Trop tard, ma pauvre !
– Oui. On n’a pas réussi à résister. On a bien essayé, mais ça pressait trop.
– Et ça va plus être possible maintenant. Parce qu’on s’est donnés à fond. On est sur les rotules.
– Alors, le mieux, c’est encore que t’ailles te coucher.
Sa mine désolée nous a fait éclater de rire.
– Mais non, idiote ! On t’a attendue.
– Par contre, à côté, ça fait un bon petit moment déjà qu’ils sont entrés dans le vif du sujet. Tiens, qu’est-ce que je disais !
Alyssia gémissait en sourdine. On l’a écoutée prendre son envol.
– Oh, c’est bon ! Non, mais c’est bon ! Qu’est-ce que c’est bon !
S’apaiser. En mots murmurés doux inaudibles. Retomber.

– Bon, mais c’est pas tout ça ! Et nous ?
J’ai proposé qu’Eugénie prenne la direction des opérations.
– Moi ?
– Ben oui, toi ! Pas le roi de Prusse.
Elle nous a regardés, perplexe, l’un après l’autre. Et puis elle s’est brusquement décidée. Elle est allée chercher deux serviettes dans la salle de bains dont elle nous a, après nous avoir fait lever, bandé les yeux. À l’un comme à l’autre,
Il s’est passé un long moment avant que sa main ne vienne se poser, toute chaude, sur mon ventre, n’y chemine, ne se dirige résolument vers ma queue, ne s’en saisisse.
Un frottement doux, soyeux. Elle nous avait mis bout à bout. Elle me caressait avec lui. Elle le caressait avec moi.
– Vous êtes tout durs.
Camille a envoyé promener la serviette de bains.
– Et merde ! Je veux voir.
Moi aussi.
Penchée sur nous, l’air absorbé, elle a continué à nous frotter voluptueusement l’un contre l’autre.
C’est Camille qui a joui le premier. En grande partie sur ma queue. Et puis moi. Sur la sienne. Et sur ses couilles.
Eugénie a relevé la tête, nous a lancé un regard enfiévré, s’est agenouillée et a léché. Tout. jusqu’au bout. Tandis que nos mains se perdaient dans ses cheveux.

Ce sont les trilles de plaisir d’Alyssia qui m’ont réveillé.
Eugénie était couchée à mes côtés. Elle a ri.
– Ça donne à côté, hein, dis donc !
– Elle est où, Camille ?
– Partie. Elle a reçu un SMS dans la nuit. Elle s’est habillée et elle a filé. Dommage d’ailleurs. Parce que j’avais bien ma petite idée pour demain matin.
– Qui était ?
– Tu préfèrerais quoi, toi ? Que ce soit elle qui vienne en toi ou le contraire ?
– Je sais pas. Je…
– Ça peut aussi être les deux. À tour de rôle.
– T’es pleine d’idées, toi, dis donc, quand tu veux !
– Oh, là, si tu savais !
– T’as aimé hier soir ?
– Tu parles si j’ai aimé ! Depuis le temps que ça me trottait dans la tête un truc comme ça…
– Mais t’as pas pris ton plaisir…
– Si ! Un plaisir de l’intérieur. C’est les meilleurs. N’empêche… je me répète, mais qu’est-ce que je suis contente de vous avoir rencontrés.
Elle m’a posé la main en bas. Je suis allé lui chercher un sein sous le tee-shirt. J’en ai agacé la pointe. On s’est longuement caressés. Le cou. Les fesses. Son bouton. Ma queue. Nos lèvres se sont cherchées. Trouvées. Nos langues se sont enlacées. Elle a refermé ses jambes autour des miennes, promené ses ongles tout au long de mon dos.
– Viens ! Oh, viens !
Elle s’est éperdue. En longs hululements échevelés. Qui se sont estompés, ont repris vigueur, ont longuement roulé.
– Reste ! Reste-moi dedans !
Elle a attiré ma tête contre la sienne. Joue contre joue.
– Je suis bien. Tellement !
Et elle s’est endormie.

4 commentaires:

  1. Ah bah alors là!!! J'avais quelques épisodes de retard ... c'est d'un croustillant et inattendu...
    Merci

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  2. Ils arrivent au bout de leurs aventures. Mais peut-être qu'elles auront une suite, qui sait?

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