Elle
a finalement jeté son dévolu sur des jumeaux.
– Ils
sont vraiment copie conforme, t’as vu ça ?
Avec
qui elle a entretenu une correspondance assidue pendant trois jours.
– En
tout cas, ils ont de la conversation. De l’humour. Ce qui ne gâte
rien. Et ils savent des tas de choses. Par contre, ils font jamais
rien l’un sans l’autre.
Ce
qui l’arrangeait bien finalement.
– Ben
oui, parce que j’ai encore jamais eu deux mecs en même temps,
moi ! Quatre mains à te prodiguer des caresses partout. Deux
bouches. Ça doit être génial.
– Et
deux queues.
– Aussi,
oui. Comme ça, le temps qu’il y en a une qui se repose, tu peux
toujours profiter de l’autre.
Ils
se sont finalement fixé rendez-vous.
– Mais
tu resteras dans les parages, hein ! Parce qu’ils m’inspirent
confiance, mais on sait jamais. Il y en a qui cachent bien leur jeu.
Et puis, de toute façon, maintenant je conçois plus ce genre de
choses sans que tu sois au moins à côté. Sans que je les partage
avec toi.
Benjamin
n’était jamais libre.
– On
va se faire un petit tennis ?
– Désolé,
mais aujourd’hui je peux pas.
Le
lendemain non plus. Et pas davantage le surlendemain.
– Oh,
et puis merde ! Pas la peine de tourner pendant des semaines
autour du pot. Je vais jouer franc jeu avec toi. J’ai quelqu’un
d’autre.
– Je
m’en doutais bien un peu.
– Ben
oui, forcément. J’arrête pas de te faire faux bond.
– Et
pas seulement à moi.
– Elle
aussi, elle se doute, hein…
– Évidemment !
Elle est pas idiote.
– Mais
elle est pas sûre ?
– Il
s’en faut vraiment de très très peu.
– Il
y a quelque chose qu’il faudrait que tu saches. Et puis elle aussi
maintenant. Même si je me demande comment elle le prendrait.
– Quoi
donc ?
– Je
vais te faire faire sa connaissance. Tu comprendras mieux…
Alyssia
était sur des charbons ardents.
– Encore
deux heures ! Pourvu que je leur plaise… Parce qu’une photo,
ça peut être trompeur une photo.
– Pas
dans ton cas.
– Je
devrais peut-être plutôt mettre ma robe rouge, non ? Qu’est-ce
t’en penses ?
– Celle-là
est très bien.
– Je
sais pas. Peut-être un peu trop osée, non ?
– Tu
vas pas à une cérémonie religieuse.
– Oui,
mais quand même ! Pour une première fois… C’est comme le
maquillage. Ça fait pas trop mauvais genre au moins ?
– Pas
du tout, non !
Elle
est retournée devant la glace, a remis une mèche en place, lissé,
du bout des doigts, le col de la robe.
– Tu
sais quoi ? On dirait une gamine qui va à son premier
rendez-vous amoureux.
Elle
m’a tiré la langue.
– Ah,
c’est malin ! Va prendre tes marques là-bas, tiens, plutôt !
Ils
s’étaient pas fichus d’elle. Hôtel grande classe. Je suis monté
m’approprier ma chambre. La 339. Une chambre immense. Avec tout le
confort. Mini-bar. Micro-ondes. Écran plasma. Et matelas moëlleux
que le diable. J’allais être bien. Et eux aussi. Eux ? Il y
avait du bruit à côté. Des voix. Ils étaient déjà là ?
Non. Il était beaucoup trop tôt. Et pourtant je ne rêvais pas.
J’entendais bien parler. Je suis allé coller mon oreille à la
cloison. Une voix d’homme. Une voix de femme. Qui n’était pas
celle d’Alyssia. Aucun doute là-dessus. Donc, ben donc il y avait
un problème quelque part. Ou la chambre avait été louée deux
fois, ce qui paraissait quand même assez peu vraisemblable ou, pour
une raison ou pour une autre, on ne leur avait pas attribué la
chambre qui avait été initialement prévue. Quoi qu’il en soit,
j’étais réduit à l’impuissance. Je me voyais mal aller
demander des explications à la réception.
À
huit heures, j’ai reçu un SMS : « On mange ailleurs.
Tout se passe bien. T’inquiète pas. »
Vers
onze heures, j’ai bien erré un peu, au hasard, dans les couloirs.
En vain. Il était immense, cet hôtel et j’ignorais où ils se
trouvaient. Sans compter qu’à séjourner comme ça, sans raison
apparente, dans les couloirs, je risquais d’attirer l’attention
et de faire naître des soupçons.
Le
lendemain matin, j’avais un autre SMS « On déjeune dans la
chambre. Tout est OK. On se retrouve à la maison. »
– Alors ?
C’était bien ?
Elle
m’a tendu les lèvres.
– Divin.
– On
dirait, oui. T’as la tête de quelqu’un qu’on a épuisée de
plaisir.
Elle
s’est nichée au creux de mon épaule.
– Tu
m’as manqué, tu sais ! Pas t’avoir là, à côté…
– Il
s’est passé quoi, au juste, pour la chambre ?
– Oh,
le genre d’idioties… Des habitués qui tiennent à la 341 comme à
la prunelle de leurs yeux. La réceptionniste est nouvelle. Elle
savait pas et elle leur en a collé une autre. Ils ont fait un foin
pas possible. Et comme mes jumeaux se fichaient pas mal que ce soit
cette chambre-là ou une autre.
– Et
que tu pouvais rien dire…
– Ah,
ben ça ! Oh, mais il y aura d’autres occasions.
– J’espère
bien. Bon, mais tu racontes ?
– Ça
se raconte pas ce genre de choses. Ça se vit. Ou ça s’écoute.
– Essaie
quand même !
– Oh,
ben tu te doutes ! On s’est d’abord éternisés au
restaurant. Où ils m’ont minutieusement décrit, bien en détail,
tout ce qu’ils allaient me faire. Ils avaient une façon de se
renvoyer l’un à l’autre la balle… C’était d’un torride !
J’étais trempée. Et ils faisaient durer… Ils faisaient durer…
– Des
artistes, en somme…
– On
peut dire ça comme ça, oui. Et alors tu penses bien que, quand on
est arrivés dans la chambre…
– Tu
t’es retrouvée aussi sec à poil.
– Oh,
non, non ! Parce que c’était déjà fait, ça !
– Hein ?
– Ben
oui ! Dans l’ascenseur on avait commencé. Et puis on a
continué dans le couloir.
– Complètement ?
– Complètement,
oui. C’était d’un excitant !
– J’imagine…
Et ensuite ?
– Ils
se sont occupés de moi. Savamment. Ardemment.
– Et
ils se sont passé le relais.
– Oui.
Enfin, non ! Ensemble je les ai eus. Tous les deux. Un devant et
un derrière. Et puis après, ils ont interverti les rôles.
Il reste encore beaucoup de chapitres ?
RépondreSupprimerElle a eu un petit geste tendre, c'est sympathique de sa part.
Il reste six chapitres et, dans la foulée, on attaquera quelque chose de complètement différent.
SupprimerJe me demande à combien on peut tenir, dans une chambre d'hôtel... un, deux, trois, quatre, (je compte sur mes doigts) cinq, dix ? douze ? hihihi
RépondreSupprimerTout dépend de la taille de la chambre et… de la façon dont les gens s'entassent. ;)
SupprimerC'est vrai qu'on peut faire plusieurs couches (sans mauvais jeu de mots)
SupprimerÉventuellement jusqu'au plafond…
RépondreSupprimer6 chapitres, c'est court pour qu'il arrive à se révéler.
RépondreSupprimerA moins que (souvenirs du 29) il ne fasse un coming out et quitte sa femme pour l'amant de celle ci. Ça c'est plutôt bien engagé.
Quand bien même ce serait au dernier chapitre…
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