– Alex ? C’est
Benjamin ! Ça va ?
– Et toi ? T’as une voix
bizarre.
– Écoute… Si jamais Séverine
t’appelle…
– Elle se doute de quelque
chose ?
– Peut-être. C’est possible. Je
sais pas. Mais mieux vaut prévenir que guérir. Alors si elle t’appelle, on
était tous les deux à Forbach, ce week-end. À un congrès sur les règles
d’arbitrage au hand.
– Vu. Et si elle veut des
précisions ?
– Je t’ai envoyé un mail avec le
nom et l’adresse de l’hôtel où on a soi-disant dormi, celle de la salle où
avait lieu le congrès – qui s’est effectivement tenu – et les
horaires de train.
– Ça marche.
– Cela étant, tu fais quoi, toi,
cet après-midi ?
– Rien de spécial.
– On va se faire un tennis
alors ? Ça nous décrassera, ça nous donnera l’occasion de discuter un peu
entre hommes et, si jamais elle appelle, tu me la passeras. Ça la rassurera de
nous savoir ensemble.
On s’est laissé tomber sur le
banc, au bord du court, nos raquettes à nos pieds.
– Je manque d’entraînement, il y a
pas à dire.
– Et moi donc !
Il a repris son souffle, s’est
mis à dessiner un cercle, du bout du pied, dans la poussière.
– J’ai déjeuné avec ta femme hier.
– Je sais, oui, elle m’a dit.
– Et on a beaucoup parlé de toi.
– De moi ? Diable !
– Tu sais ce qu’elle
aimerait ?
– Dis !
– Nous voir nous occuper l’un de
l’autre ou, plus exactement, te voir t’occuper de moi.
– Elle m’en a jamais parlé.
– Non, mais elle t’a tendu la
perche, un jour, au « Petit Castel », une perche que tu n’as pas
saisie. Ça te répugne tant que ça ?
J’ai haussé les épaules.
– C’est pas que ça me répugne.
C’est que j’ai jamais essayé. J’ai jamais eu l’occasion. Alors comment veux-tu
que je sache si j’aime ou si j’aime pas ?
Il s’est levé.
– Le seul moyen de savoir…
Il n’a pas achevé sa phrase. Il
s’est dirigé vers le court.
– On échange encore quelques
balles ?
J’ai jeté ma raquette.
– Bon, allez, cette fois, moi, je
jette l’éponge. J’en peux plus. Une bonne douche et…
– On la prendra à la maison. Je
m’en méfie comme de la peste, moi, de ces douches publiques Et puis tu pourras
voir Séverine comme ça.
Séverine qui n’était pas là.
– Non. Vers six heures elle
rentre. Tiens, c’est par là la douche.
Il m’a apporté gant de toilette
et serviette de bain.
– Ça t’ennuie si je la prends avec
toi ?
Ça m’ennuyait pas, non.
Il m’a rejoint. Chacun s’est
d’abord savonné et frictionné en silence. Rincé.
Il a avancé la main en souriant,
m’a effleuré le ventre, juste au-dessous du nombril.
Je n’ai rien dit. J’ai soutenu
son regard.
Il est descendu, m’a sollicité,
du bout du pouce.
– T’as l’air d’aimer ça,
finalement, dis donc !
Il s’est agenouillé. M’a d’abord
léchoté le gland, à rapides petits coups de langue, sur toute sa surface. L’a
emprisonné et agacé entre ses dents. Avant de m’engloutir. De me la tournoyer
tout en me malaxant savamment les couilles. De plus en plus savamment. J’ai
gémi. Et j’ai déchargé en psalmodiant mon plaisir. Il a bu. Jusqu’au bout.
Une petite claque sur les fesses
et il s’est relevé.
– À ton tour maintenant !
À mon tour.
Je l’ai lentement apprivoisée.
Avec les doigts. Avec la bouche. Avec la langue. Ses mains s’étaient posées sur
ma nuque qu’il pétrissait avec ardeur. Je l’ai pris entre mes lèvres, juste au
bord, relâché, repris. Encore rejeté.
– S’il te plaît, Alex, s’il te
plaît !
Et il s’est enfoncé tout entier
en moi avec un long râle de satisfaction. A donné de grands coups de reins que
j’ai accompagnés, les mains agrippées à ses fesses. Il a libéré son plaisir à
longues giclées chaudes dont je me suis repu.
– Alors ? Pas trop déçu pour
une première fois ?
– Oh, non, non !
– Il y aura plus qu’à faire la
surprise à ta petite femme.
Quand Séverine est rentrée, on
était attablés tous les deux devant un grand verre de whisky.
– Ah, ben, ça va ! Faut pas
s’en faire.
– Ça pourrait être pire. Tu veux
quelque chose ?
– Oui. Un muscat.
Qu’il est allé lui chercher.
Elle en a profité pour se
pencher vers moi.
– Faut que je vous parle. Faut
absolument que je vous parle. Demain midi ? À la brasserie ?
Je lui ai signifié mon accord
d’un signe de tête.
Alyssia m’a considéré d’un air
amusé.
– Et toi, t’en es encore à penser
qu’elle te drague pas…
– Je crois pas, non.
– Tu parles ! C’est clair
comme de l’eau de roche. Qu’est-ce tu veux que ce soit d’autre ?
– Je sais pas.
– Mais si, c’est ça ! Bien
sûr que c’est ça ! Bon… Mais, et cette partie de tennis avec
Benjamin ? C’était bien ?
– Ça a pas duré longtemps. On
n’est vraiment pas au top de notre forme tous les deux.
– Tu m’en diras tant…
– On a pas mal discuté du coup. Et
il m’a dit que tu crevais d’envie de nous voir faire des trucs ensemble, lui et
moi.
– Ça fait des semaines et des
semaines qu’il me bassine avec ça.
– C’est pas vrai ?
– Si ! Bien sûr que si que
c’est vrai. Que ça me plairait ! Et surtout que ce soit vous deux. Je vais
pas nier l’évidence. Mais j’y attache pas autant d’importance qu’il l’imagine.
Ou qu’il le souhaiterait. Parce que manifestement, lui, ça le tient !
Ohhh ça prend une autre tournure!
RépondreSupprimerUn passage (obligé?) vers l'émancipation de lui-même?
RépondreSupprimerMais mais mais ! Où va-t-on ?
RépondreSupprimerPas dans le mur, je vous rassure… ;)
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